C’est une décision du wali de la région de Guelmim-Oued Noun, datant de vendredi dernier, qui interdit, sur tout le territoire de la province de Guelmim, la culture de la pastèque et du melon. Le quotidien Al Akhbar, qui rapporte l’information dans son numéro du lundi 23 janvier, précise que ces deux fruits consomment beaucoup d'eau.
La décision intervient, précise le quotidien, au moment où la baisse des eaux de la nappe phréatique atteint des niveaux inquiétants. Une situation à laquelle ont contribué la sécheresse que tout le pays a connue ces dernières années, et la prolifération des cultures fortement consommatrices en eau.
La décision est également motivée par la dernière circulaire du ministère de l’Intérieur incitant les agents de l’administration territoriale à prendre des décisions et mettre en place des mesures pour rationaliser la consommation de l’eau potable. Dans la province de Guelmim, les autorités locales ont commencé par cesser d’accorder les autorisations pour creuser des puits destinés à irriguer de nouvelles cultures. Ce genre d’autorisation est limité aux seuls propriétaires des fermes déjà existantes, en cas de besoin.
Une campagne a également été menée contre les puits non autorisés. La rareté des pluies et la multiplication des puits creusés sans études préalables et généralement sans autorisation ont eu pour conséquence l’assèchement de sources d’eaux qui alimentent certaines régions et oasis de la province. Le quotidien a cité une dizaine de sources d’eau aujourd'hui complètement asséchées, ce qui a eu pour conséquence une pression très forte sur la nappe phréatique en raison, notamment, de l’extension des superficies irriguées, mais surtout de l’introduction, ces dernières années, de certaines cultures à forte consommation en eau dans la région.
Une pratique totalement neuve est également apparue dernièrement dans cette région. Cédant à la forte demande sur les terres, les habitants n’hésitent pas à louer les leurs aux personnes venues d’ailleurs qui les exploitent à fonds en y installant des cultures grandement consommatrices en eau comme la pastèque et le melon. Ces investisseurs agricoles occasionnels n’hésitent pas à plier bagage une fois que la nappe phréatique est épuisée ou lorsque l’accès à l’eau devient très onéreux.
D’après Al Akhbar, la région de Guelmim a connu, ces dernières années, une extension remarquable des superficies irriguées et une prolifération des cultures sous serre, qui nécessitent des quantités importantes d’eau.