Deux ans de prison ferme pour traite d’être humains. La condamnation prononcée hier soir par le tribunal correctionnel d’Aurillac a complètement anéanti l'exploitant forestier. L’été dernier, ce Franco-Marocain de 45 ans, au casier judiciaire vierge, avait fait venir dans le Cantal deux jeunes du Maroc, pour l’arrachage de la gentiane. Pendant plus d’un mois, ces jeunes travaillent de 6 heures du matin à 15 heures, sept jours sur sept, le tout sans être payés. Leurs passeports leur ont été confisqués. Une situation d’esclavage moderne que nie l’exploitant forestier.
Plus grave, le 20 septembre 2014, les deux Marocains sont enlevés par leur patron, ce jour-là accompagné de son fils de 22 ans. Attachés, frappés puis mis dans un 4 x 4, ils partent en direction de l’Espagne. Sur le chemin, ils sont contraints de signer des papiers, sous la menace d’un couteau. Les otages réussiront à prendre la fuite, une fois arrivés en Espagne. Présents à l’audience, les deux Marocains ont confié vivre désormais dans la peur.