La cour d'appel de Paris a donné raison le 31 janvier 2018 à ces (ex-)cheminots, principalement marocains, en leur accordant des dommages et intérêts pour préjudice moral, de carrière, de formation et de retraite, pour un montant total estimé à près de 160 millions d'euros, selon leur avocate Clélie de Lesquen-Jonas.
"Nous ne formons pas de pourvoi en cassation contre les arrêts rendus", a annoncé à l'AFP la direction de la SNCF. "Nous ne reconnaissons pas la discrimination, mais souhaitons de l'apaisement vis-à-vis de ces travailleurs marocains", a-t-elle ajouté.
Après moult renvois et plus de 12 ans de procédure pour certains, la quasi-totalité des plaignants avait obtenu gain de cause devant les prud'hommes en septembre 2015. Mais l'entreprise avait fait appel de cette décision.
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Les Chibanis ("cheveux blancs" en arabe), Marocains pour la plupart -la moitié ont été naturalisés-, ont été embauchés entre 1970 et 1983 par la SNCF, majoritairement comme contractuels, et n'ont pas bénéficié à ce titre du "statut" plus avantageux des cheminots, réservé aux ressortissants européens, sous condition d'âge.
Sollicitée par l'AFP, leur avocate a fait part de son "grand soulagement", trouvant cependant "dommage" que la SNCF "soit toujours dans le déni". "Je comprends ce renoncement comme une reconnaissance des discriminations qui ne dit pas son nom", a ajouté Me Clélie de Lesquen-Jonas.
L'avocate a déjà commencé à distribuer des chèques à des clients, dont certains avaient "les larmes aux yeux" en le recevant. Elle en a fait de même auprès de veuves qui "n'osaient pas le toucher", affirmant "c'est mon mari qui aurait dû l'avoir", rapporte-t-elle.