Nouveau rebondissement dans l’affaire du réseau de trafic d’enfants démantelé il y a quelques jours à Fès. Le procureur général a décidé de transférer le dossier au tribunal de première instance, le juge d’instruction ayant estimé que les faits reprochés aux membres de ce réseau relevaient de délits et non de crimes.
Al Akhbar, qui rapporte l'information dans son édition du lundi 26 décembre, indique que trois personnes arrêtées dans le cadre de cette affaire comparaîtront en état d’arrestation, tandis que deux autres ont été libérées. Parmi ces dernières, ajoute le journal, une femme enceinte qui, au vu de son état, a bénéficié d'une certaine clémence des autorités.
Le transfert du dossier au tribunal en question a soulevé, précise encore le journal, une vague d’indignation auprès des associations des droits de l’Homme, qui considéraient que cette affaire devait être jugée par la chambre criminelle. Cependant, une source judiciaire explique à Al Akhbar que le code pénal marocain est plutôt souple avec les intermédiaires en matière d'adoption d’enfants. Les peines généralement prononcées dans ce cadre vont d'un à six mois de prison.
En attendant le procès, l’enquête préliminaire a démontré que deux femmes, au sein de ce réseau, jouaient ce rôle d’intermédiaires. Leur mission consistait à trouver des jeunes filles, principalement des prostituées enceintes et proches du terme de leur grossesse, pour les convaincre de céder, moyennant une certaine somme d'argent, leur bébé à la naissance.
Pour rappel, l’affaire a éclaté lorsque les services de police ont arrêté en flagrant délit deux femmes, des reprises de justice, alors qu'elles négociaient l’achat d’un bébé de pas plus de 40 jours pour un montant de 2.500 DH.