Trois jeunes filles résidant dans le même quartier d'Oued Fès, dans la ville spirituelle, sont activement recherchées par leurs familles depuis plusieurs jours.
Selon le quotidien Al Akhbar, dans son édition du mercredi 2 mars, la plus récente disparition remonte à samedi dernier, quand une fille de 16 ans, sortie de chez elle tôt le matin sous prétexte de se rendre au collège, n’a plus donné signe de vie depuis. Le soir même, sa famille, après avoir vainement remué ciel et terre pour la retrouver, a été contrainte de déclarer sa disparition auprès des services de sécurité. Ces derniers, selon le quotidien arabophone, enquêtent également, actuellement, sur deux cas similaires de disparition de deux autres filles mineures, perdues de vue quatre jours plus tôt et issues du même quartier d'Oued Fès.
Un réseau d’immigration clandestine serait derrière la «fugue» de ces jeunes filles. En effet, de nombreux cas de disparition à des fins d’immigration vers l’Allemagne, via la Turquie, ont été confirmés à Fès. Des jeunes lycéens du même quartier que ces jeunes filles et des zones avoisinantes ont d'ailleurs été récemment repérés en Allemagne, où ils se sont installés en tant que réfugiés (syriens ?).
Le journal relate même l’aventure d’une jeune fille mineure, issue de l’arrondissement des Mérinides, à Fès, qui a fait le voyage l’été dernier vers Istanbul, via l’aéroport Mohammed V, accompagnée d'une copine, mineure elle aussi. Son père, un conseiller communal du Parti de l’Istiqlal et membre du Conseil de la ville de Fès, a lancé un avis de recherche auprès des autorités locales et turques, et fait en sorte que les deux jeunes filles reviennent au bercail de leur plein gré.
Un retour qui a permis de révéler l’existence d’un puissant réseau d’immigration clandestine, dont certains membres appartiennent à l’administration de l’état civil et délivraient illégalement des titres de voyage truqués, de surcroît à des mineurs. Nombre d’entre eux ont d’ailleurs été récemment condamnés par les tribunaux de Fès.
Reste que la disparition des trois dernières mineures reste jusqu’à ce jour non élucidé.