Trois patients ont perdu la vie, vendredi, en même temps à l’hôpital provincial d’Essaouira. Ils étaient tous les trois admis aux soins intensifs. La ville n’en revient toujours pas, écrit le quotidien Assabah dans son édition du lundi 6 mars. Il semblerait, poursuit le quotidien, que les trois patients soient décédés des suites d’une asphyxie. Un manque d’oxygène, sachant qu’ils étaient sous respiration artificielle.
D’après le quotidien, il s’agit de deux femmes, issues l’une de la région de Haha et l’autre de Chiadma, et d’un homme résident à Essaouira. Les trois avaient été admis, depuis quelques jours, dans le service de réanimation du centre hospitalier Sidi Mohammed Ben Abdellah. Le décès, relève le quotidien, a provoqué une situation de confusion au sein de l’hôpital. Les responsables du centre hospitalier ont informé les proches des trois patients de leur décès, tout en leur expliquant qu’il s’agit de mort naturelle.
Selon Assabah, la nuit qui a précédé le décès, «la responsable du service des soins intensifs avait appelé le médecin principal, pour lui expliquer la situation. Son service était à court d’oxygène. Les deux responsables ont tenté de joindre l’économe de l’hôpital pour qu’il intervienne d’urgence afin de résoudre la situation, mais en vain. Résultats, mort de trois patients. Ces décès ont d’ailleurs fait l’objet d’un rapport qui a été soumis à la direction de l’hôpital, sans doute pour une enquête interne».
Au moment où les services de l’hôpital s’apprêtaient à remettre les dépouilles aux proches des trois décédés, le ministère public est intervenu sur la ligne. Le Parquet a, en effet, suspendu l’opération et a ordonné à la même occasion qu’il soit procédé à une autopsie sur les trois corps. Il fallait en avoir le cœur net quant aux véritables causes du décès.
Sur un autre registre, poursuit le quotidien, des sources au sein de l’hôpital «parlent d’un laisser-aller manifeste dans cette affaire, sachant que selon le règlement, le stock de l’oxygène doit être contrôlé régulièrement. Ce qui ne semble pas avoir été fait dans ce cas». D’après les mêmes sources, ce n’est pas uniquement le service des soins intensifs
qui est affecté par cette situation. Le service des urgences souffre également de rupture de stock d’oxygène depuis plus de huit mois. En fait, insiste le quotidien, jusque-là, dans cet hôpital, l’oxygène n’était disponible que dans le service des soins intensifs.