Le corps enseignant accueille la nouvelle année avec une grève nationale. En effet, six syndicats de l’enseignement, affiliés aux centrales syndicales les plus représentatives, et autant de coordinations des différentes catégories d’enseignants et du personnel du ministère observent, ce jeudi, un débrayage de 24 heures à l’échelle nationale. D’après le quotidien Al Akhbar, qui rapporte l’information dans sa livraison du 3 janvier, cette initiative intervient après le report d’une rencontre entre syndicats et coordinations représentant le secteur et le ministère de tutelle, prévue initialement le 28 décembre.
Entre autres points du cahier revendicatif brandi par les grévistes, figurent la mise en œuvre de toutes les clauses de l’accord du 26 avril 2011, un nouveau statut «plus équitable et à même de réparer les défaillances du texte actuel» pour le personnel du secteur et, surtout, l’abrogation de la contractualisation et l’intégration dans la fonction publique des enseignants contractuels. Autant dire que les revendications sont nombreuses. Cela va de la demande de révision du cadre des enseignants classés échelle 9 à la promotion des fonctionnaires ayant obtenu un doctorat en cours de carrière, en passant par les revendications des inspecteurs, des cadres administratifs et des économes.
D’après les syndicats grévistes, les fonctionnaires de l’enseignement se disent, de plus, perplexes face aux divergences des trois ministères dont ils dépendent. Ainsi, alors que le ministère des Finances rejette catégoriquement certaines de leurs revendications sous prétexte de manque de fonds, le département chargé de la Fonction publique fait part de ses réserves quant à ces même revendications, alors que le ministère de l’Education nationale les juge acceptables et donc réalisables. Ce qui, d’après les syndicats, «dénote un manque de vision du gouvernement concernant ce secteur».
Pour ces derniers, le débrayage programmé pour ce jeudi est non seulement une réaction à l’absence de dialogue au niveau central avec le ministère, mais également une preuve de «l’unité et la solidarité de l’ensemble des syndicats et des coordinations de l’enseignement». Selon un responsable syndical, cité par le journal, on peut même considérer cette initiative comme une première, étant donné que, pour la première fois justement, l’ensemble du secteur de l’enseignement, aussi bien dans son volet pédagogique qu’administratif, s’est accordé pour observer une grève à l’échelle nationale. Ce qui n’est pas rien.