Le bilan de la tragédie d’El Hajeb s’alourdit. Au total 13 personnes ont payé de leur vie la consommation d’une substance inconnue, qui a été prise pour un diluant avant qu’un alcool à brûler, dit le méthanol, ne soit mis à l’index. Selon Al Ahdath Al Maghribia qui rapporte l’information dans son édition de ce jeudi, les victimes se sont procuré ce produit hautement toxique dans une droguerie à Boufekrane.
Cinq cadavres de SDF ont été découverts lundi dans différents lieux de El Hajeb, avant que plusieurs patients présentant les mêmes symptômes ne se présentent aux urgences de l’hôpital local. Selon Al Ahdath, ces patients souffraient de douleurs intenses, de nausées et de troubles de la vision voire de cécité. La majorité de ces patients a été évacuée vers les urgences de l’hôpital Mohammed V à Meknès, alors que d'autres étaient transportés au CHU Hassan II à Fès. Les patients les plus intoxiqués ont rendu l’âme. D’autres sont actuellement dans le coma.
Le journal, citant une source bien informée, indique qu’en attendant les résultats officiels des analyses, il est fort probable que les victimes aient consommé du méthanol, un alcool (à brûler) bon marché. Très toxique, cette substance, une fois ingurgitée, peut entraîner une détérioration des cellules notamment au niveau de la rétine et des nerfs optiques.
La même source a expliqué que les premiers symptômes de l’intoxication par le méthanol apparaissent après 12 à 144 heures sous forme de mal de tête, de vertige, de nausées, de vomissements, de fortes douleurs à l’abdomen et au dos résultant d’une inflammation du pancréas. Dans certains cas, on constate des séquelles sur le système nerveux central ou une insuffisance respiratoire. Mais dans tous les cas, les troubles de la vue sont présents.
La source d’Al Ahdath redoute que le scénario d’El Hajeb se reproduise ailleurs, au cas où le produit incriminé aurait été distribué à grande échelle. Le méthanol est utilisé dans l'industrie, mais suite à cette tragédie, l’usine qui le fabrique à Fès a été mise sous scellés.
