L’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) a publié une vidéo sur Youtube, dans laquelle il excommunie plusieurs figures salafistes et hommes politiques marocains. L’information est relayée par la presse de ce mercredi 25 juin. EIIL s’attaque aux salafistes Omar Haddouchi, Abdelouahhab Rafiki (Abou Hafs) et Hassan Kettani. Pour rappel, ces derniers ont purgé des peines de prison pour terrorisme avant d’être graciés en 2011. Plusieurs personnalités sont accusées de tous les maux dans la vidéo de EIIL, notamment l’ancien premier secrétaire de l’USFP, Mohamed El Yazghi, le ministre de la Justice, Mustapha Ramid, et feu Abdeslam Yassine, guide de l'organisation d'Al Adl Wal Ihsane.
Sur Akhbar Al Yaoum, on peut lire que EIIL, dans cette vidéo de 10 minutes, a excommunié lesdites personnalités en choisissant à chacune un qualificatif différent. Mais elles sont réunies toutes sous la bannière des "ennemis de l’Etat islamique". Mustapha Ramid est ainsi qualifié de "ministre de l’injustice", alors que le Conseil supérieur des Oulémas, une instance officielle, est taxée de "mufti des despotes". Le journal explique que cette vidéo est une réponse aux salafistes marocains qui s’étaient à maintes reprises exprimés contre le jihad particulièrement en Syrie. "Ses qualificatifs ne me dérangent pas", réagit Abou Hafs sur les colonnes de Akhbar Al Yaoum, qui n’a pas manqué de souligner la gravité de telles accusations et le risque que cela représente pour l’intégrité physique et la sécurité des personnes citées dans ladite vidéo.
Pour sa part, Al Khabar révèle que Omar Haddouchi, entre autres, avait été contacté par l’EIIL pour avoir sa bénédiction. Chose qu’il avait refusé de cautionner, selon ses propos. Haddouchi avec Abous Hafs et Hassan Kettani sont montrés du doigt pour s’être réunis avec Mustapha Ramid, relève le journal. Quant à Al Massae, il s’intéresse aux réels risques que pourrait représenter EIIL pour la sécurité du Maroc. Citant un expert en matière de sécurité, Thomas Sanderson, le quotidien écrit que EIIL était capable de perpétrer des actes terroristes au Maroc et que ce mouvement s’est mis à recruter des volontaires via les réseaux sociaux. Le mouvement EIIL ne sévit plus que dans les zones de conflit comme la Syrie ou l’Irak. Cette organisation a réussi à s’infiltrer jusqu’à la frontière entre la Libye et la Tunisie. Après les terribles coups qui ont été portés à ses antennes au Maroc, mais aussi en Espagne et en Belgique grâce à une intelligente collaboration entre les autorités des deux rives, EIIL passe aujourd’hui à l’anathème contre des figures religieuses et politiques. La vigilance doit rester de mise.