Le sort de deux sites archéologiques alerte les populations locales. En effet, l’ancien relais royal «Dar Oum Sultan» et le pont historique de Gantrat el Fellous, situés tous deux dans la commune rurale d’Aït Siberne (Oued Beth – Khémisset) «ont été victimes de destruction, menées par une bande criminelle de chercheurs de trésors, au vu et su de tous», nous confient des sources locales.
Il faut rappeler que le pont de Gantrat el Fellous date de l’époque Almohade au 12e siècle. Il est le seul pont de ce genre au Maroc. Il relie Ribat al Fath à Meknès et Fès. Il était défendu par une garnison militaire, établie à quelques centaines de mètres.
Il est partiellement intact. A ceci près que les chercheurs de trésors ont détruit l’inscription بركة محمد, comme en témoignent les coups de burin (voir diaporama).
Ce sont les riverains du douar d'en face, qui ont réussi à faire détaller les pilleurs, à force de cris et de faisceaux lumineux.
Les «criminels» se sont alors déplacés vers un autre site, sur l’autre côté du pont à l’abri des regards des villageois.
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Des témoins racontent: «Ils ont installé des échafaudages de fortune, qui leur ont permis de se hisser à un niveau élevé du pont, à savoir à l’intérieur d’une des arcades qui embellissent l’architecture de l'ouvrage».
Cette opération de vandalisme dure depuis plus d’un mois. «Si aucune mesure n’est prise, pour les stopper et les épingler, ce joyau de l’architecture almohade, disparaîtra à jamais», déplore notre source.
Un autre site en passe d’être dépouillé est celui de Dar Oum Sultan ou M’Sultan, un ancien relais royal qui hébergeait le sultan lors de ses déplacements entre Rabat et Fès.
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A l’angle sud-ouest de la cour de l’ancien bâtiment, une fosse carrée a été creusée. Elle mesure environ 1,50 m de côté et 5 à 6 m de profondeur. Les déblais issus du creusement ont été déposés aux abords de la fosse et constituent un important remblai.
Le fond de la fosse est situé à plusieurs mètres au-dessous des fondations des murs en élévation, au pied desquelles elle se trouve.
Quand «pendant des jours, plusieurs homme munis de pioches, de pelles, de seaux et de marteaux compresseurs creusent, il leur est difficile de ne pas attirer l’attention des autorités», ne manque pas de souligner notre source.
Elle s’interroge de fait, sur le silence des autorités locales et soupçonne des complicités avec certains élus communaux d’Aït Siberne.
