Des mannequins marocaines victimes de chirurgie esthétique en Turquie

DR

Revue de presseKiosque360. Elles vont en Turquie pour se faire refaire la dentition, les joues, le nez ou les seins. Au lieu de se faire opérer par des chirurgiens de renom, ce qu’on leur promettait, elles se retrouvent face des infirmiers inexpérimentés qui leur injectent des produits prohibés.

Le 04/10/2019 à 22h23

Elles sont de plus en plus nombreuses, ces jeunes mannequins marocaines, à aller en Turquie pour se faire refaire une partie de leur corps. Une fois sur place, elles découvrent qu’elles doivent confier leur corps à des professionnels non formés opérant dans des «centres de soins» non autorisés, qui utilisent, qui plus est, des produits dangereux et prohibés. Bref, une arnaque. C’est ce que rapporte le quotidien Assabah évoquant le cas de plusieurs victimes, dans son édition du week-end des 5 et 6 octobre.

Le quotidien cite ainsi le cas d'une jeune fille mannequin désireuse de s’offrir un sourire éclatant et une dentition parfaite qui raconte son histoire, qui est aussi celle de beaucoup de jeunes femmes de son entourage. Pour elles, leur aventure turque commence au Maroc dans l’une des grandes villes où s’activent des intermédiaires, agissant pour le comptes des «centres de soins» turcs, pour vendre un rêve à leurs «victimes».

Pour appâter leurs proies, ces intermédiaires vantent les mérites des «centres de santé», la plupart à Istanbul, qui n’hésitent pas à leur montrer les certificats et les diplômes des médecins de renommée qui y travaillent ainsi que les images des équipements ultramodernes dont ils sont équipés.

Les intermédiaires ont également recours aux «témoignages» des filles qui ont déjà subi ces opérations et dont le résultat est impeccable. Une fois que la victime mord à l’hameçon, le reste est facile. Ce sont en effet les intermédiaires qui se chargent de tout. Les filles sont prises en charge depuis leur départ, avec réservation du vol, jusqu’à leur arrivée dans la capitale turque. Là, des limousines les attendent à la sortie de l’aéroport, à bord desquelles des chauffeurs marocains se chargent de les conduire dans des hôtels qui se trouvent à proximité des «centres de soins» où elles seront opérées. 

Mais ce n’est qu’une fois au bloc opératoire qu’elles découvrent qu’au lieu des chirurgiens plasticiens de renom auxquels elles s’attendaient, elles viennent, en réalité, de confier leur corps à des infirmiers sans aucune qualification. Ce qui est encore plus grave c’est que ces derniers leur injectent des produits qui une fois rentrées au pays et consulté des médecins, découvrent qu’ils sont prohibés aussi bien en Europe que dans la plupart des pays du monde. Le comble, explique certaines victimes citées par le journal, est que le résultat de ces opérations n’est pas garantie. La denture refaite finit rapidement par se détériorer, des rides apparaissent subitement sur le visage retouché et bien d’autres désagréments.

Il faut dire également, souligne Assabah, que pour bon marché qu’ils sont présentés, ces centres appliquent, en fait, des tarifs plutôt excessifs. Les injections, à titre d’exemple, coûtent ainsi entre 400 et 500 euros la dose et peuvent même atteindre 2.000 euros l’unité. Cela bien sûr sans compter les frais de voyage et de séjour.

Se sentant arnaquées, plusieurs d’entre ces victimes cherchent à recontacter les intermédiaires pour demander des comptes. Mais ces derniers dégagent leur responsabilité affirmant qu’ils se contentent de trouver des clientes pour lesquelles ils touchent des commissions. Bien souvent, leur mission est limitée dans temps. Ils ne traitent, en effet, avec un «centre de soin» donné que pendant une période n’excédant pas trois mois.

Par Amyne Asmlal
Le 04/10/2019 à 22h23