Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond au niveau de la stratégie nationale de lutte contre le Sida, impliquant des ONG et des acteurs institutionnels. C’est la teneur d’un article d’Assabah qui, dans son édition de ce jeudi 23 février, revient sur l’arrestation d’une militante de l’ALCS (Association de lutte contre le Sida, reconnue d’utilité publique) alors qu'elle distribuait, à Marrakech, des préservatifs à des travailleuses du sexe. La militante en question a été relaxée dans la journée de mercredi mais, souligne Assabah, le problème demeure.
Le journal donne la parole à Ahmed Douraidi, coordinateur national de l’ALCS, qui affirme que son ONG recense au moins deux arrestations du genre chaque mois, dans les villes concernées par ce programme.Le responsable associatif parle d’une mauvaise coordination entre les représentants du Parquet et les services de police, voire d’une interprétation rétrograde des efforts du pays dans la lutte contre ce fléau. Exemple: la stratégie est portée, entre autres, par le CNDH et le ministère de la Santé, et les préservatifs en question sont fournis par l’Etat!Mais certains hommes de loi n’en démordent pas et appliquent à la lettre des dispositions dépassées du Code pénal. Ainsi, ces militantes qui fournissaient des préservatifs sont poursuivies en vertu de l’Article 498 qui réprime «l"assistance à la débauche».
Ahmed Douraidi appelle tout simplement à abolir ces dispositions et à assurer une meilleure coordination entre tous les intervenants dans la lutte contre le Sida.Il signale à Assabah que chaque militante oeuvrant pour l’ALCS s’engage à remettre à un lot de vingt préservatifs à chacune des travailleuses du sexe qu’elle suit.