La Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) s’apprête à augmenter le taux de cotisation de ses adhérents dont le nombre dépasse les 3 millions de personnes. Une décision qui vise à redresser la situation financière de cette caisse qui ne cesse de cumuler les déficits.
Le gouvernement a récemment changé le statut de la CNOPS pour en faire un établissement public afin de présider son conseil d’administration et de prendre les décisions nécessaires pour le réformer. Le directeur de la CNOPS, Abdelaziz Adnane, a fait un exposé devant la commission des secteurs sociaux à la chambre des représentants, qui détaille l’ampleur du déficit. Les recettes ont atteint 4,94 milliards de dirhams tandis que les dépenses ont enregistré 5,09 milliards de dirhams. La Caisse a dépensé, jusqu’à décembre 2018, 2,8 milliards de dirhams pour couvrir les maladies chroniques des assurés, soit 49% du total des dépenses. Le nombre des assurés atteints par ces pathologies s’élève à 180.000 personnes contre 55.000 en 2008, dont le montant de couverture n’a pas dépassé 800 millions de dirhams. Adnane a révélé que la CNOPS a perdu 1,7 milliard de dirhams à cause du départ volontaire des fonctionnaires du temps du gouvernement Jettou et ce sans prendre en compte la retraite proportionnelle.
Le quotidien Akhbar Al Youm rapporte, dans son édition du lundi 28 janvier, que ce qui n’arrange pas les comptes de cette caisse, c’est l’intégration du personnel de l’ONCF. Un office qui a connu une forte augmentation des retraités atteints de maladies chroniques. Une situation qui a provoqué un déficit financier de 40 millions de dirhams pour la deuxième année consécutive en 2017. D’autres facteurs ont contribué à assombrir ce tableau, en l’occurrence le vieillissement de la population, l’augmentation de la durée de vie et la hausse des maladies chroniques non contagieuses.
Il faut rappeler que la CNOPS regroupe huit mutuelles et assure plus de 3 millions d’adhérents auxquels il faut ajouter l’assurance obligatoire pour 288 000 étudiants, l’assurance des victimes des violations des droits de l’homme (19.000) et celle du personnel de l’ONCF (45 000).
Après son changement de statut en établissement public, cette caisse devrait augmenter le taux des cotisations qui n’a pas été révisé depuis 2005. Un taux qui atteint 5% du salaire réparti à parts égales entre l’employé et l’Etat (2,5%) avec un plafond de 400 dirhams et ce, quel que soit le montant du revenu. Une situation que le directeur Adnane considère comme anormale, sachant que le conseil d’administration de la CNOPS avait réclamé la hausse des cotisations et la suppression du plafonnement. A titre de comparaison, la CNSS pratique un taux de cotisation de 6,37% sur le salaire sans plafonnement. Du coup, le directeur Adnane a fait savoir aux parlementaires qu’il n’existe pas d’alternative à l’augmentation des cotisations et à la suppression du plafonnement pour assurer la pérennité de la Caisse. Une décision que devrait prendre le conseil d’administration et qui sera promulguée par un décret du gouvernement.