Protester de manière trop « bruyante » peut coûter cher. Jawad Kandoussi, policier de son état, en a fait les frais. Ce représentant de la surêté avait pris l’habitude de travailler en civil. Un jour, sa hiérarchie lui a ordonné de porter l’uniforme, ce qu'il a vécu comme une véritable injustice , comme l'explique Al Ahdath Al Maghribiya dans son édition de ce mardi 10 mars. L'homme a donc fait des pieds et des mains pour contester cette situation et éviter l’habit réglementaire. Allant jusqu'à interpeller le wali Khalid Safir et le préfet de police de Casablanca eux-mêmes : au moment où ils s'apprêtaient à inaugurer le nouveau siège du district de la DGSN au quartier Moulay Rachid, début 2015, il a surgi de nulle part pour leur exposer son "malheur". Et, par la même occasion, menacer de se suicider, lui et sa petite famille, si le tir n’était pas rectifié. La sentence ne tardera pas à tomber. Appréhendé puis poursuivi en justice en état d’arrestation, il a été condamné le 6 mars à cinq mois de prison ferme. Et c’est ainsi que se clôt cette affaire qui avait fait le buzz sur les réseaux sociaux , puisque des centaines d’utilisateurs avaient partagé la vidéo où le policier Kandoussi s’adressait au wali Khalid Safir.
Une longue carrière qui se termine mal
Pourtant, Jawad Kandoussi est loin d’être un bleu. Sa carrière dans la police, il l’a démarrée en 1985 à Rabat avant d’être affecté au district de Hay Hassani à Casablanca où il a été rattaché à la police judiciaire. Il fait un bref passage au 15ème arrondissement de la police de la Métropole avant de regagner son poste définitif. Mais les problèmes ont vite surgi quand il a été appelé à servir au district de Moulay Rachid et où il a été sommé de vêtir l’uniforme , comme des milliers de ses collègues. Une chose qu’il n’a jamais acceptée car à Hay Hassani, affirmait-il à qui voulait l’entendre, son travail au service de la police judiciaire lui permettait de travailler en civil. Pour les habitants de ce grand quartier, il passait pour un inspecteur principal, voire un officier de la DGSN, alors qu’il n’était que brigadier-chef ! Pour lui, mettre l’uniforme réglementaire revenait à lui rappeler, et à montrer au monde entier, son grade et sa position au sein du corps de la police. Une question d’ego qui va lui coûter cinq mois de prison ferme . A moins que ce verdict ne soit revu à la baisse en appel!