Casablanca: un cimetière pour les victimes des événements du 20 juin 1981

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Le "cimetière des victimes des événements sociaux du 20 juin 1981" a été officiellement inauguré, lundi soir, à Casablanca, en coordination avec les familles des victimes, une initiative visant à préserver la mémoire collective.

Le 06/09/2016 à 09h17

L'inauguration de ce cimetière qui a été marquée par l'organisation d'une cérémonie religieuse, s'inscrit en droite ligne du suivi de la mise en œuvre des recommandations de l’Instance équité et réconciliation (IER) qui a mené une série d’investigations sur les événements sociaux du 20 juin 1981, qui lui ont permis d’élucider le sort des victimes.

S’exprimant à cette occasion, le délégué interministériel aux droits de l'Homme, Mahjoub El Hiba, a rappelé l'esprit et la philosophie de l'expérience marocaine en matière de justice transitionnelle, notant que ce cimetière est une illustration des efforts déployés pour préserver la mémoire et réparer les torts causés aux familles des victimes afin d'en tirer les enseignements pour l'avenir.

Pour sa part, le président du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Driss El Yazami, a souligné dans une allocution lue en son nom, que cette inauguration constitue un moment de recueillement devant les tombes des victimes des événements douloureux du 20 juin 1981 en vue de se remémorer toutes les victimes des graves violations des droits de l'Homme au Maroc.

Les 20 et 21 juin 1981, on se rappelle, Casablanca avait été le théâtre d’une répression sanglante de manifestations organisées par des habitants qui répondaient à l’appel de la Confédération démocratique du travail.

Des émeutes avaient éclaté, faisant 114 morts selon des sources officielles, et près d’un millier selon les syndicats. Plusieurs milliers de manifestants qui protestaient contre la hausse du prix du pain avaient été interpellés. Les victimes de ces émeutes sanglantes sont surnommés «Chouhadaal koumira» traduisez les martyrs de la baguette de pain.

Le secrétaire général du CNDH, Mohamed Essabbar a indiqué que ce cimetière qui s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de l'IER, revêt un intérêt particulier dans la mesure où il représente une réhabilitation des victimes de ces événements, de leurs familles et de leurs ayants droit.

A cette occasion, il a été procédé au dévoilement d'une stèle commémorative érigée au cimetière pour préserver la mémoire des victimes des événements sociaux du 20 juin 1981 et à la signature d’une convention entre le Conseil national des droits de l’Homme et l'Association Marocaine de Médecine Légale.

Signée par le président de l’Association, également chef de service de Médecine légale au Centre hospitalier universitaire Ibn Rochd, Hicham Benyaich et le président du CNDH Driss El Yazami, cette convention a pour objectif notamment de mettre à la disposition du Conseil l’expertise des médecins légistes dans les investigations que pourrait mener le CNDH sur les plaintes relatives aux violations des droits de l'Homme et d'organiser des sessions de formation en matière de droits de l’Homme au profit de ces médecins.

Outre les familles des victimes, la cérémonie d'inauguration du cimetière s'est déroulée en présence des représentants du ministère des Habous et des Affaires islamiques, du Conseil des Oulémas et des autorités locales, ainsi que d’anciens membres de l’IER et d’acteurs associatifs.

Le 06/09/2016 à 09h17