Casablanca: Ouled Ziane, un mini-Calais au Maroc?

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Revue de presseKiosque360. De graves affrontements ont eu lieu, vendredi soir, entre des Subsahariens et des Marocains, près de la gare routière Ouled Ziane. La presse nationale revient, ce lundi 27 novembre, sur ce triste événement.

Le 26/11/2017 à 21h54

Le pire a été évité, vendredi soir, près de la gare routière Ouled Ziane, à Casablanca, où ont eu lieu de graves échauffourées entre des centaines de migrants subsahariens et les habitants marocains des quartiers avoisinants.

«Les détails d’une nuit d’horreur «africaine» à Casablanca», titre Assabah dans son édition de ce lundi 27 novembre.Selon des témoignages recueillis sur place par le quotidien, tout aurait commencé en début de soirée, quand des migrants subsahariens ont été accusés d'avoir harcelé une jeune femme habitant un quartier voisin. Cette dernière aurait, poursuit Assabah, alerté sa famille qui, à son tour, aurait fait appel aux jeunes du quartier pour laver l’affront fait à l’adolescente.Résultat: des affrontements par jets de pierres, un incendie de bacs de poubelles et une intervention des forces de l’ordre. Une intervention concluante puisqu’on ne déplore pas de dégâts humains.

Selon Assabah, 500 Subsahariens, déplacés des environs de Sebta à Casablanca, occupaient un jardin public près de la gare routière.

«A Casablanca, des affrontements viennent à bout d’un campement sauvage de migrants subsahariens», titre pour sa part Akhbar Al Yaoum. Et le journal d'ajouter que les autorités ont entrepris, après ces graves incidents, de raser le jardin public en question pour étendre la route menant à la gare routière d’Ouled Ziane. Et cela au moment où les migrants subsahariens ont été rassemblés sur un terrain de proximité du même quartier casablancais.

Comme les politiques ne sont jamais loin quand il s’agit d’incidents du genre, le PAM, via sa section casablancaise, a critiqué la politique gouvernementale en matière de gestion des flux migratoires et demandé à Saâd-Eddine El Othmani d’assumer ses responsabilités, indique Akhbar Al Yaoum.

Al Ahdath s’intéresse au même triste événement et révèle que le campement installé près d’Ouled Ziane date de 2007 et accueillerait 1.300 migrants subsahariens.Quant aux raisons qui ont déclenché les affrontements de vendredi soir, le journal avance trois scénarios: celui d’une adolescente marocaine harcelée, le vol d’un téléphone portable qui aurait causé une rixe entre migrants subsahariens, ou encore l'initiative d’un jeune marocain qui aurait filmé les migrants et suscité ainsi leur colère.

Al Massae rappelle qu’il ne s’agit pas du premier incident du genre et rappelle ceux qui ont eu lieu, il y a quelques semaines, à Hay Al Irfane, à Tanger.Le journal ne manque pas d'interpeller le gouvernement sur les mécanismes mis en place pour accueillir les migrants subsahariens et leur garantir une vie digne. Car, s'ils disent tous n'être que de passage, le transit s’éternise pour s'étaler parfois sur des années, avec les malheureuses conséquences que l’on commence à constater.

Par Moncef El Fassi
Le 26/11/2017 à 21h54