Les sociétés de distribution de carburant ont appliqué, jeudi 10 août, une troisième hausse du prix du litre de gazole en l’espace de 10 jours. Ce qui suscite des interrogations sur le stock de sécurité. En effet, la loi sur les carburants exige que ces compagnies assurent des stocks de réserve pour couvrir les besoins de 60 jours de consommation. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du week-end (12 et 13 août), qu’un rapport de la cour des comptes indique que le stock de sécurité en gazole, qui représente 41% de la consommation globale des carburants, couvre à peine les besoins de 25 jours.
La réserve stratégique du gaz butane, qui représente 20% de la consommation totale des carburants, ne dépasse pas 23 jours. Si on prend en considération les capacités de stockage révélées par la Cour des comptes, les prix doivent rester stables au moins pour la période couverte par la réserve de 23 jours. Il ne s’est jamais produit de hausses successives en si peu de temps depuis la libéralisation du prix des carburants, soulevant ainsi des interrogations sur les véritables dessous de ces fluctuations. D’autant plus que ces hausses surviennent juste après des accusations d’entente illicite formulées par le Conseil de la concurrence à l’encontre de neuf compagnies de distribution de carburant.
Le quotidien Assabah souligne que les compagnies de distribution ont décidé, début août, d’augmenter le prix du litre de gazole de 27 centimes et le prix du litre d’essence de 49 centimes. Une augmentation suivie d’une autre hausse le 7 août de 23 centimes pour le gazole tandis que le prix de l’essence est resté stable. La troisième hausse a été appliquée jeudi dernier avec une augmentation de 35 centimes pour le gazole, qui a atteint 12 dirhams le litre, tandis que celui de l’essence est resté stable à 14 dirhams.
Les compagnies de distribution justifient ces augmentations par la hausse du prix du carburant sur les marchés internationaux. Un constat qui nécessite une enquête du ministère de tutelle et des sanctions conformément à la loi qui prévoit des amendes contre les sociétés qui ne respectent pas le stock de sécurité.