Kidnappée, séquestrée, violée, volée, M.M, enseignante d’allemand, y pensera à deux fois avant de suivre une inconnue. Son destin a basculé l’espace d’une rencontre. Son histoire dramatique est rapportée par Al Akhbar dans les pages intérieures de son édition du 15 mai courant, sous le titre «Enlèvement et viol d’une enseignante de langue allemande par une bande criminelle dans la banlieue de Berkane».
Un « fiancé » violeur
Tout commence par une rencontre «fortuite» dans un autocar qui emmenait M.M, qui a travaillé en Allemagne avant de décider de revenir à Berkane, à la fin du mois d’avril dernier, entre la victime et une femme voilée qui lui a offert son assistance. La victime voulait se rendre dans la région touristique de Tafoughalte et sa nouvelle «amie» lui a proposé de l’aider. Auparavant, elle a suggéré à sa nouvelle "amie " qu’elles passent la nuit chez son fiancé, idée que l’institutrice a accepté après bien des hésitations, écrit Al Akhbar.
A quelques kilomètres de Berkane, plus précisément dans la région d’Aklim, la femme voilée fait alors signe au conducteur de s’arrêter. A peine l’autocar a-t-il été disparu à l’horizon qu’une voiture s’arrête à leur niveau avec deux hommes à bord. L’enseignante n’a pas le temps de se défendre, elle est conduite manu militari vers une ferme où ses deux ravisseurs lui font subir les pires sévices sexuels, la rouent de coups et lui dérobent 10.000 DH, relate le quotidien. Après leur forfait, les deux ravisseurs ont pris la poudre d’escampette laissant l’enseignante dans un piteux état. La pauvre a dû attendre jusqu’au lever du jour pour oser sortir. Heureusement, un homme la croise et l’escorte jusqu’à la route principale. Quelque temps plus tard, une ambulance l’évacue vers l’Hôpital Eddarak à Berkane pour y être soignée, vu son état déplorable, écrit Al Akhbar.
La brigade locale de la gendarmerie nationale entame son enquête qui s’approfondit au fur et à mesure qu’elle réalise que cette bande de malfaiteurs n’en est pas à son coup d’essai. A son actif figurent d’autres viols commis selon le même mode opératoire. Sur la base des déclarations de la victime, les gendarmes ont remonté la piste des kidnappeurs et de la rabatteuse qui piège les victimes. Ecroués, les prévenus ont été déférés mercredi matin devant la Cour d’appel d’Oujda pour constitution d’une bande criminelle. Il y a fort à parier que ce ne sera pas le seul chef d’inculpation.
