Benslimane: un Mokadem arrêté pour trafic de nouveau-nés

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Revue de presseKiosque360. Un chef de quartier a fourni un faux certificat de naissance à un couple d'enseignants qui a acheté son bébé à une femme. Les quatre mis en cause passeront devant le tribunal de première instance de Benslimane.

Le 29/12/2015 à 02h15

Un chef de quartier, «Mokadem» à Benslimane, est impliqué dans le commerce illégal de nouveau-nés, rapporte Assabah en Une de son numéro de ce mardi 29 décembre. Le Parquet général de la ville a en effet reçu, précise le quotidien, une lettre anonyme l’informant qu’une femme avait accouché à l’hôpital provincial de la ville pour ensuite vendre, par l'intermédiaire du chef de quartier en question, son bébé à un couple travaillant dans l’enseignement.

Les investigations menées par la police judiciaires ont révélé que le Mokadem avait reçu un pot-de-vin de 1.500 DH en contrepartie d'un faux certificat de naissance qui a permis à la mère de vendre son enfant. Ce faux document a ainsi été remis au couple d’enseignants qui s'en est servi pour enregistrer l’enfant sur son livret de famille. Citée par le journal, une source proche du dossier affirme que le chef d’arrondissement avait également signé le faux document déclarant le nouveau-né comme étant l'enfant des deux enseignants. Et cette même source d'ajouter que le chef de quartier a nié en bloc toutes les accusations portées contre lui. Pour sa défense, il a affirmé que l’enseignante lui avait tendu un piège en lui faisant croire qu'elle était bel et bien la mère du bébé. «Et c’est sur la base de cette fausse déclaration que le Mokadem aurait remis cette attestation, sans contrepartie», rapporte le journal.

«Jugeant les éléments de preuves disponibles suffisants pour conclure à un crime, le Parquet général a donné ses instructions pour déférer les mis en cause devant le Procureur du Roi», souligne cependant Assabah.Pour sa part, la vraie mère a reconnu avoir reçu de l’argent pour remettre son enfant au couple d'enseignants. Ces derniers, déjà parents d'un petit garçon, ont avoué qu’ils rêvaient d'avoir une fille. Et, pour réaliser ce rêve, ils n'ont pas hésité à recourir à un procédé dont ils avaient pourtant conscience du caractère illégal.

«Le procès est prévu en milieu de semaine prochaine», précise encore Assabah. Les accusés ont déjà mandaté des avocats pour les représenter dans cette affaire. Les charges qui pèsent contre eux sont pour le moins lourdes: falsification de documents, enregistrement d’un nouveau-né dans les registres de l’Etat civil sans base légale, trafic d'enfants... 

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 29/12/2015 à 02h15