Savez-vous quel est le deuxième prénom le plus répandu en Espagne ? Mohamed ! Ce n'est pas une nouvelle blague à la mode, mais bien une réalité qui fait la Une de Al Ittihad Al Ichtiraki. Dans son édition de vendredi 8 novembre, le quotidien arabophone revient sur les résultats d'une enquête menée par l'Institut catalan de la statistique. Selon ce rapport publié récemment, précise le journal, "le taux de natalité des musulmans résidents en Espagne augmente progressivement d'une année à l'autre". Preuve en est, "en 2012, 10% des nouveaux nés étaient de parents musulmans, pour la plupart marocains ou pakistanais", explique le quotidien arabophone. Autrement dit, sur les 77.098 naissances resensées, l'enquête fait état de pas moins de 7.592 nouveaux nés musulmans.
Les craintes des Espagnols
A en juger par les conclusions de cette enquête, le prénom de "Mohamed" est le plus répandu dans plusieurs régions du pays et en particulier en Catalogne. Le journal cite notamment la région de Gérone, en Catalogne, où, en 2012, ce prénom avait été donné à environ 23,6% des nouveaux nés de la région, faisant de Mohamed le deuxième prénom le plus populaire devant Marty -un prénom bien espagnol- qui représentait quant à lui 21,1% des nouvelles naissances. "Arnaud", ajoute Al Ittihad Al Ichtiraki, arrivait quant à lui en troisième position.
Le même scénario s'est reproduit dans la région de Osuna, lit-on sur les colonnes du journal, une région de Catalogne encore, où le prénom musulman arrive deuxième, avec des statistiques qui le classe assez proche du premier prénom de la liste, à savoir "Mark". Des statistiques qui font de Mohamed l'un des prénoms les plus "populaires" en Espagne et ce bien malgré les espagnols. Et pour cause. En effet, selon le quotidien, "les espagnols craignent désormais l'islamisation du pays". Il faut dire que celui-ci connaît depuis une vingtaine d'années une vague migratoire importante venant des pays du Maghreb. Une tendance, ajoute le quotidien, qui a vu le jour lorsque le gouvernement espagnol a ouvert les portes de l'immigration dans cette région du pays qui avait alors besoin de main-d'oeuvre, par crainte que les espagnols de souches ne veuillent pas apprendre le catalan. Une décision que la presse ibérique pointe désormais du doigt, si l'on en croit les propos de Al Ittihad Al Ichtiraki. Si "Mohamed" tend à devenir un prénom "espagnol", reste à espérer que son porteur soit aussi considéré comme un compatriote aux yeux de ses concitoyens d'outre-mer.
