La ville de Kelaat Sraghna a été te théâtre, dimanche, d’un véritable western. Pillages, incendie, scènes de saloon, tout y était. Ne manquaient que les chevaux, les revolvers et les chapeaux pour compléter le décor. Malheureusement, nous ne sommes pas dans la fiction et le vent d’anarchie dans lequel a été emporté la ville, scène de l’un de ces westerns urbains auxquels les Marocains se voient de plus en plus confrontés les soirs de matchs de football, a créé la panique parmi les citoyens.
La ville de Kelaat Sraghna a en effet quasiment été prise en otage par un réseau de cambrioleurs. Des cambrioleurs qui n’ont pas hésité à pénétrer dans la villa du chef de la police judiciaire, absent pour un pèlerinage à la Mecque qu’il effectuait avec son épouse, pour s’emparer de quelque 8000 dirhams, des bijoux de famille et de plusieurs appareils électroniques. Et le beau-frère du propriétaire, qui s’occupait de ses neveux en l’absence de leurs parents, de découvrir avec stupéfaction l’ampleur des dégâts en rentrant de Marrakech où il avait emmené les enfants pour les vacances scolaires, rapporte en Une Al Akhbar dans son édition de ce mardi 10 février.
Le pire est cependant à venir. Ainsi, dans un café bondé de la médina de Kelaat Sraghna où un vaste auditoire assistait, dans l’effervescence, au match Ghana-Côte d’Ivoire, des hommes ont, ajoute le quotidien, répandu de l’essence avant d’incendier les lieux et de détrousser les clients qui se précipitaient vers la sortie, les délestant notamment de leurs téléphones mobiles. Par ailleurs, dans le centre-ville, un homme se faisaient agresser par deux hommes éméchés qui ont tenté de lui voler son vélo et l’ont passé à tabac avant de prendre la fuite.
Drôle de dimanche, donc, à Kelaat Sraghna, prise dans une avalanche de violence. Le journal Al Masse se fait par ailleurs également l’écho de ces violences qui créent la psychose dans certaines villes, rapportant pour sa part l’attaque, à Kénitra, d’une bijouterie dont le propriétaire a été grièvement blessé à l’œil. Et, tandis que le pauvre homme était évacué vers l’hôpital pour faire suturer son œil, les trois hommes masqués et armés qui avaient pénétré dans sa bijouterie avaient déjà pris la poudre d’escampette, à bord d’une voiture qui les attendait, avec un butin estimé à des millions.
Une enquête a été ouverte pour identifier, à l’aide des témoignages et des caméras de surveillance, les membres de ce réseau qui sème la terreur et dont aucun, malgré le nombre de délits en série, n'a été écroué.
