Assises de la santé, c’est mal parti !

Les communes sont censées couvrir 20% des dépenses du Ramed, mais l'Anam ne voit pas la couleur de leur argent.

Les communes sont censées couvrir 20% des dépenses du Ramed, mais l'Anam ne voit pas la couleur de leur argent. . DR

Revue de presseElle était attendue depuis 1958, la deuxième édition de la conférence nationale de la santé a démarré sur un malentendu.

Le 01/07/2013 à 20h03, mis à jour le 01/07/2013 à 23h58

La deuxième conférence nationale de la santé a été non seulement boycottée par les syndicats et certains acteurs du secteur mais aussi par le groupe parlementaire de l'Istiqlal. La nouvelle a été annoncée dans un communiqué publié lundi. Autrement dit à l'ouverture des travaux des assises. Alors que le quotidien francophone Al Bayane -porte parole du PPS, parti auquel appartient le ministre de tutelle-, daté de ce mardi 2 juillet, titre sur la nécessité de mettre au point une charte nationale réaliste pour la santé et relate l’ambiance de la conférence, Assabah fait un lien avec le bras de fer entre Chabat et Benkirane, et l’éventuel passage de l’Istiqlal à l’opposition.

Le quotidien rapporte tout de même qu’une source parlementaire istiqlalienne a clairement affirmé que ce boycott n’avait aucun lien avec cette affaire. Selon toujours cette source, la vraie raison de ce boycott serait le refus des parlementaires de l'Istiqlal d’entendre encore une fois un monologue du gouvernement concernant le secteur de la santé. Mieux encore ! La source citée par Assabah déclare que le groupe parlementaire istiqlalien est convaincu que ce genre de débat devrait se faire au sein du Parlement et non pas dans des hôtels huppés de Marrakech.

L'Economiste s'interroge sur sa Une : "Des assises contre le je-m'en-foutisme?" A lire l'éditorial du quotidien économique, "tout, ou à peu près, aura été fait pour faire échouer les assises (...). Elles se tiennent quand même, c'est heureux. Car il y a du travail pour rendre à ce domaine le lustre qu'il mérite". Quant aux Eco, il souligne que "les orientations royales confortent les professionnels". Le roi Mohammed VI a adressé un message aux participants de ces assises dans lequel il a mis l'accent sur la nécessité de "mettre au point une charte nationale réaliste et applicable".

Une charte de la santé... nécessaire

Une chose est sûte : Les attentes des Marocains sont nombreuses et les malentendus autour de ces assises compromettent un vrai débat sur la situation alarmante du secteur de la santé au Maroc. Il est impératif d’établir une charte nationale pour palier aux dysfonctionnements flagrants du secteur. Il faut savoir que le Maroc ne compte qu’un médecin pour 1.650 habitants et un infirmier pour 1.100 habitants. En comparaison avec un pays comme la Palestine, par exemple, où il y a 1 médecin pour 480 habitants et un infirmier pour 550 habitants, le Maroc est donc bien mal loti.

Cette charte de la santé est très attendue pour remédier à la pénurie des professionnels, aux problèmes de sécurité sanitaire, et pour revoir le système de financement du secteur. Une refonte totale du secteur de la santé est nécessaire. Un sacré défi pour le ministre de tutelle Houssein El Ouardi !

Par Ikram El Ghinaoui
Le 01/07/2013 à 20h03, mis à jour le 01/07/2013 à 23h58