Un instituteur exerçant dans une école rurale à Iskawen, près du sommet du Toubkal, a été arrêté par les gendarmes de Taroudant dans le cadre d'une enquête sur le suicide d'un homme dans cette région. C'est ce que rapporte Al Massae dans son édition de ce mercredi 1er octobre. Le quotidien affirme que l'enquête préliminaire a révélé que le suicidé, âgé d'une cinquantaine d'années, avait laissé une lettre d'adieu à l'intention de sa famille alors qu'il ne sait ni lire ni écrire. Les investigations menées suite à cette découverte ont mené les enquêteurs au maître d'école du douar.
Convoqué par les gendarmes, l'instituteur a affirmé n'avoir aucun lien avec le suicide de cet homme, tout en reconnaissant qu'il était l'auteur de la lettre testament retrouvée à l'endroit où le défunt s'est donné la mort. Il a affirmé, durant son audition, avoir cru que le défunt voulait envoyer une lettre à ses proches, en insistant sur le fait qu'il ne savait absolument pas qu'il avait l'intention d'attenter à ses jours. Al Massae signale que des éléments relevant de la gendarmerie royale se sont rendus, dimanche soir, dans la région du Toubkal dans le Haut Atlas pour mener l'enquête sur les circonstances du décès d'un homme après avoir reçu une information selon laquelle la famille du suicidé avait retrouvé une lettre près de son cadavre, dans l'étable où il s'était pendu. Or, il était analphabète. D'où l'arrestation de l'instituteur qui a reconnu l'avoir écrite.
Suicide: Les chiffres effrayants de l'OMS
Le phénomène du suicide prend des proportions inquiétantes. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’a bien montré, dans son dernier rapport publié début septembre 2014. Le nombre de suicides, au Maroc, a été multiplié par 2 en 10 ans, faisant quelque 1.600 victimes pas année, en majorité des hommes. Les chiffres sont effrayants, révélant, pour la seule année 2012, 1.648 cas de suicide: parmi eux, 1.430 hommes et 198 femmes. Les personnes âgées sont par ailleurs les plus touchées, la tendance au suicide augmentant à partir de 70 ans. Le taux de suicide a-t-il augmenté à ce point ou serait-ce que le silence qui entoure ce phénomène tabou a été brisé par la grandissante médiatisation et les recherches sociologiques qui ont largement contribué à arracher le sujet à la sphère privée pour en faire un sujet de société assez inquiétant pour en être devenu un préoccupant problème de santé publique? Toujours est-il que le mutisme qui entourait le suicide semble s’être rompu et les faits divers relayant ce genre de tragédies se font de plus en plus nombreux.