Serait-on en face d’une version marocaine d’une telenovela brésilienne, doublée d’une vendetta méditerranéenne? Les premiers faits avérés dans l’enquête sur l’assassinat du député Merdas, tué le 7 mars devant son domicile casablancais, au quartier Californie, portent en tout cas à le penser. Une affaire à rebondissements où s’enchevêtrent sexe, rivalité et argent.
Premier fait avéré: les relations extraconjugales. Les premiers éléments de l’enquête établissent en effet l’existence d’une relation amoureuse entre la femme du député assassiné, épousée en secondes noces, et le présumé assassin, un conseiller de l’arrondissement de Sbata, passé aux aveux sitôt après son arrestation, vendredi 24 mars, lors d’un coup de filet mené par les services du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), en coordination avec la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) et le service préfectoral de la PJ de Casablanca. Le député abattu entretenait également une relation sentimentale de longue date avec une jeune femme qui avait été considérée comme une piste sérieuse pour les enquêteurs au lendemain de l'assassinat.
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Selon les informations recueillies par le360, la veuve de Merdas connaissait depuis longtemps le présumé tueur. Elle s’est même plainte de son époux auprès de son amant, qui lui a promis de «l’en débarrasser» à la première occasion. Face à cette promesse d’attenter à la vie de son mari, l'épouse n’a pas essayé de raisonner son amant, ni de le dissuader de commettre l’irréparable. Elle n’a pas non plus alerté la police. Les jours suivants, l’amant est passé à l’acte, en tirant à bout portant trois cartouches de 12 mm qui ont mortellement blessé au visage, à la tête et au cou le député UC.
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Une fois cet acte accompli, l’élu communal a prévenu son amante qui n’a pas jugé utile de le dénoncer à la police. Est-ce que le fait d'avoir été au courant du projet de meurtre puis de l’assassinat une fois perpétré fait de la veuve une complice du meurtrier de son mari ? La justice le dira. Et dans le cas d’une complicité établie, la veuve perdra assurément les biens que lui avait légués son défunt mari.
Ses deux filles seront, quoi qu’il en soit, à l’abri des revers de la vie, même si on ose à peine imaginer les séquelles psychologiques que peut laisser une aussi triste histoire.