Derk Wiersum, 44 ans et père de deux enfants, a été abattu dans une rue d'Amsterdam peu après avoir quitté son domicile, vers 7H30 (5H30 GMT). L'assaillant, qui portait une veste à capuche, s'est enfui à pied. La police est toujours à sa recherche et a lancé un appel à témoins. Le Premier ministre, Mark Rutte, a qualifié ce meurtre en plein jour dans la capitale néerlandaise de "très alarmant". Une enquête a été ouverte par le parquet.
Wiersum était l'avocat d'un "témoin de la Couronne", le repenti Nabil B., dans une vaste affaire impliquant deux hommes originaires du Maroc, Ridouan Taghi et Said Razzouki, qualifiés de criminels les plus recherchés des Pays-Bas. Des mandats d'arrêt internationaux ont été émis contre eux pour meurtre et trafic de drogue.
Lire aussi : Justice. Affaire «La Créme»: la peine capitale pour les exécutants
Ridouan Taghi et Said Razzouki ont été cités dans le procès de l’assassinat du café «La Crème» à Marrakech. Ils seraient les commanditaires de cet homicide. L'assassinat de Derk Wiersum mercredi intervient un an après le meurtre du frère de Nabil B. en guise de représailles.
"C'est la confirmation que nous vivons dans un narco-Etat. C'est une attaque violente (...) contre l'Etat de droit", a déclaré Jan Struijs, le patron du plus important syndicat de police NPB. "Un avocat liquidé aux Pays-Bas, c'est du jamais vu", s'est alarmé Remco Andringa, journaliste à la télévision publique NOS.
Lire aussi : Fusillade du café "La Créme": l'étau se resserre autour du commanditaire
Il existe un grave problème de drogue à Amsterdam, soulignait un rapport commandité par la maire de la capitale publié début septembre. Intitulé "L'autre côté d'Amsterdam", il révèle que "le crime organisé lié à la drogue exerce une influence notable sur la ville." Le NPB estime que le gouvernement, et la classe politique en général, sous-estiment la criminalité rampante au sein de la société néerlandaise.
Le ministre néerlandais de la Justice et de la Sécurité Ferdinand Grapperhaus a rejeté en février 2018 le terme de "narco-Etat" employé à l'encontre des Pays-Bas par le syndicat, dénonçant un manque de moyens humains pour lutter contre la criminalité.