Affaire du présumé intermédiaire des magistrats: des avocats à la barre

DR

Revue de presseKiosque360. Le conseil de l’Ordre de Casablanca a mandaté un rapporteur pour diligenter une enquête sur le degré d’implication de deux de ses membres dans l’affaire du «Samsar des tribunaux». L’un des avocats avait défendu la femme en détention, l’autre aurait un lien avec l’intermédiaire.

Le 27/11/2019 à 21h11

Le Conseil de l’Ordre des avocats de Casablanca a décidé de poursuivre son enquête pour connaître le degré d’implication de deux de ses membres dans l’affaire de l’intermédiaire des tribunaux. Il s’agit de l’affaire où un individu a été dénoncé par une vidéo dans laquelle il promettait à une fille la réduction de la peine de sa mère, moyennant un pot-de-vin. Le principal mis en cause, ainsi que trois autres accusés, comparaissent depuis la semaine dernière devant le tribunal pour des délits d'escroquerie et d'usurpation d'identité. Dans un communiqué diffusé au lendemain de l’arrestation de ces quatre personnes, dont deux agents de police, le procureur du roi avait indiqué que l’enquête se poursuivait pour déterminer si d’autres personnes étaient impliquées dans cette affaire. 

Le conseil de l’Ordre des avocats suspecte deux de ses membres d’avoir des liens avec ce dossier et a mandaté un rapporteur pour diligenter une enquête. Certaines sources indiquent qu’il s’agit de l’avocat qui avait défendu l’accusée escroquée par le «Samsar des tribunaux». Quant au deuxième avocat, qui avait exercé auparavant en tant que juge, il est suspecté d’avoir des liens avec le principal mis en cause.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 28 novembre, que l’audience qui a lieu mardi dernier n’a duré que quelques minutes. L’avocat qui a été désigné pour défendre le principal accusé a demandé le report pour prendre connaissance du dossier de son client. Une requête qui a été acceptée par le président de la Cour qui a fixé la date de la reprise du procès à ce jeudi 28 novembre. Quant à l’agent de police qui travaille dans le même tribunal devant lequel il comparaît, il est défendu par près de 20 avocats. Il faut rappeler que les accusés ont avoué leurs méfaits devant le procureur du roi qui les a poursuivis en état d’arrestation.

Dans un communiqué précédent, le procureur du roi a indiqué que le présumé escroc avait «profité de sa relation avec l’un des agents de police, qui exerce dans le tribunal, pour effectuer un appel téléphonique avec la femme en détention provisoire via le GSM du policier». Le même communiqué évoque un autre agent de police qui est en relation avec le principal accusé. Le fonctionnaire aurait conseillé à l’intermédiaire de disparaître de la circulation après la diffusion de la vidéo l’incriminant d'escroquerie. Une quatrième individu suspecté de complicité d’escroquerie avec l’intermédiaire a été lui aussi arrêté et déféré devant le tribunal.

Par Hassan Benadad
Le 27/11/2019 à 21h11