Affaire Bouachrine: les associations s'inquiètent pour les victimes

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Revue de presseKiosque360. Des associations de protection des droits de la femme se sont dites indignées de la dérive qu’à connue cette affaire et inquiètes quant à son impact sur la situation personnelle et familiale des victimes.

Le 07/03/2018 à 22h12

C’est ce jeudi 8 mars que démarre le procès du directeur d’Akhbar Al Yaoum. Un procès qui s'ouvre sur fond de colère, d’indignation et de consternation. En effet, plusieurs associations, notamment parmi celles qui militent pour les droits de la femme, se disent scandalisées par la tournure qu'a prise cette affaire, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jour.

Ces associations, explique le journal, sont intervenues, peu après l’éclatement de cette affaire, pour venir en aide aux victimes. Ces dernières, dont nombreuses ont fait l’objet de campagnes de dénigrement et d’accusations de complot et d’agressions verbales orchestrées sur les réseaux sociaux, s’en sont, en effet, dans ces moments de détresse, remises aux associations féminines. Les confidences qu’elles ont faites aux responsables associatifs, confidences dans lesquelles elles ont évoqué des détails choquants et l’exploitation abjecte de leur condition sociale, sont d'ailleurs qualifiées d'«atroces» par une responsable associative, citée par le journal.

La situation de ces victimes, qui ont dernièrement reçu des menaces d’atteinte à leur intégrité physique, inquiète les associations qui ont publié des communiqués dans lesquels elles dénoncent certaines dérives médiatiques, appelant tout le monde à la retenue, au respect et à la discrétion quant aux détails touchant à la vie personnelle des victimes. Une pétition lancée par des acteurs associatifs et des militants des droits de l’Homme abonde dans le même sens et appelle à préserver les droits des victimes.Un appel a également été adressé à toutes les femmes victimes d’agressions sexuelles pour les encourager à dénoncer leurs agresseurs. A ce propos, précise le journal, une étude réalisée auprès de 99 femmes victimes de violences montre que 40% d’entre elles ont choisi de taire les harcèlements sexuels subis sur leur lieu de travail.

Pour en revenir à l'affaire Bouachrine, le quotidien Assabah, qui s'intéresse également au sujet dans son édition du 8 mars, rapporte que, en raison de l'ouverture du procès, la Cour d’appel de Casablanca a reporté une audience du procès de Zefzafi, prévue le même jour. Le journal affirme toutefois que le procès du directeur d’Akhbar Al Yaoum risque d’être de même repoussé, les avocats de la défense n’étant pas encore prêts. Selon Assabah, la défense compterait mettre en avant des vices de forme pour trancher l’affaire en faveur du prévenu qui, d'ailleurs, nie tout depuis le début. 

Taoufik Bouachrine, rappelle le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, doit répondre de lourds chefs d’inculpation: traite d’êtres humains, exploitation de personnes vulnérables, abus de pouvoir à des fins d’exploitation sexuelle, violences, viol et tentative de viol. Il risque, précise Assabah, jusqu’à 30 ans de prison ferme.

Par Amyne Asmlal
Le 07/03/2018 à 22h12