La Chambre criminelle près la Cour d’appel de Fès a rendu, mardi 11 novembre, un verdict sévère à l’encontre de Zakaria Lazrak, ancien directeur général régional de la région de l’Oriental, le condamnant à huit années de réclusion criminelle.
Poursuivi pour une pluralité de chefs d’accusation, incluant le détournement et la dilapidation de fonds publics ainsi que l’élimination de concurrents par des moyens frauduleux, le prévenu purgeait déjà une détention préventive en compagnie de quatre autres individus, dont le directeur financier de la société Al Omrane, un ingénieur et deux gérants de sociétés.
«Les coaccusés ont été frappés de peines allant d’un à cinq ans d’emprisonnement ferme, accompagnées d’amendes», rapporte Al Akhbar du jeudi 13 novembre. Le tribunal a parallèlement statué sur l’action civile, ordonnant à Lazrak de verser solidairement avec ses complices à la société Al Omrane la somme colossale de 610.827.731 dirhams à titre de réparation.
Les investigations menées par la brigade régionale de la police judiciaire, puis corroborées par un rapport de l’Inspection générale du holding Al Omrane, ont mis en lumière un préjudice financier s’élevant à plus de 610 millions de dirhams. Il porte sur des soupçons de dilapidation de fonds publics pour 412 millions de dirhams et un détournement avéré de près de 199 millions.
«Le dossier a révélé que l’ancien directeur, de connivence avec ses collaborateurs financier et commercial, avait détourné des fonds considérables initialement destinés à des projets d’infrastructures convenus avec des administrations publiques», relaie Al Akhbar. Ces capitaux ont été illicitement alloués à d’autres opérations sans aucun lien avec leur objet initial. Parmi les faits les plus notoires, figurent des participations à des projets non rentables, telle qu’une cession de 24,75 millions de dirhams pour des logements au profit du club de football de la Mouloudia d’Oujda, ou le versement de plus de 36 millions de dirhams sans aucune base contractuelle.
Cette affaire, portée devant le parquet suite à une plainte du président-directeur général du groupe Al Omrane, fait suite à une opération d’inspection interne ayant décelé ces malversations d’une ampleur exceptionnelle.








