Le taux de couverture sociale ne dépasse pas 35% de la population active, a relevé, hier vendredi à Rabat, le directeur général de la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), Abdellatif Zaghnoun, appelant à réfléchir à des mesures adéquates pour améliorer cette couverture.Intervenant lors de la 4è édition du forum des retraites, Zaghnoun a souligné l'urgence d'engager un débat autour de la problématique de la couverture sociale et réfléchir sur l'approche à mettre en place pour améliorer ce taux de protection sociale.
Ainsi, M. Zaghnoune a mis l'accent sur l'existence d'une volonté commune pour donner un important élan à ce droit qui participe au renforcement de la cohésion sociale et de la protection de la dignité du citoyen.
Le responsable a mis l'accent sur les défis majeurs à relever, notamment le poids du secteur informel qui porte préjudice à l'économie, soulignant la nécessité d'entreprendre les mesures nécessaires par tous les acteurs concernés pour limiter ce phénomène.De son côté, le vice-président de l'Association internationale de la sécurité sociale (AISS), Hamadi Hamidouche, a relevé l'importance de l'élargissement de la couverture sociale aux employés non-salariés, soulignant que 57% des non-salariés restent sans protection sociale.
Mettant en relief les actions entreprises par le gouvernement pour renforcer la protection sociale, M.Hamidouche a souligné que le taux de couverture sociale au niveau du secteur privé a passé de 43% en 2005 à 80% et le nombre de salariés déclarés a grimpé de 1,58 millions personnes en 2005 à 3,1 millions en 2015.
Pour sa part, le président de l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS), Hassan Boubrik, a passé en revue les fonctions fondamentales qu'assure la protection sociale comme levier de lutte contre la précarité et comme moyen de couverture contre un certain nombre de risques auxquels nous sommes tous exposés, tels que la vieillesse, la maladie, l'invalidité et la perte d'emploi.
Pour réussir l'extension de la couverture sociale à toutes les couches de la population, M.Boubrik a noté qu'il faut rester vigilant aux équilibres techniques des paramètres des régimes et à la capacité à assurer et à contrôler l'obligation d'adhésion et de contribution afin d'éviter les problèmes d'aléa moral.
"La mise en œuvre doit être progressive en commençant par les professions organisées et aptes à rejoindre le système", a préconisé le responsable, ajoutant qu'il est nécessaire de mettre à niveau l'arsenal juridique qui permet de réprimer plus fortement la fraude sociale et à la CNSS d'exercer un meilleur contrôle.