Le «petit Emmanuel» et la grandeur de la France

Emmanuel Macron au ministère des Affaires étrangères, à Paris, le 16 mars 2023.. Copyright 2023 The Associated Press. All rights reserved.

Revue de presseEmmanuel Macron, qui est parvenu très jeune à l’Elysée du fait d’une succession de coïncidences, est devenu au fil des années un président «jupitérien», très imbu de lui-même, arrogant envers tout le monde. Une revue de presse d’Ahdath Al Maghribia.

Le 24/09/2023 à 19h24

Avec 31% d’opinions positives seulement, selon un récent sondage de l’institut BVA, jamais la cote de popularité d’un président français n’aura été aussi basse que celle d’Emmanuel Macron.

Le président français avait été réélu par défaut, après avoir eu comme rivale, à deux reprises, Marine Le Pen, l’ex-cheffe du Rassemblement national, parti d’extrême-droite. Selon l’éditorialiste d’Al Ahdath Al Maghribia, les Français lui reprochent son arrogance, son autoritarisme et son mépris des classes populaires.

L’homme, qui est parvenu très jeune à la tête de l’Etat, à la faveur d’une série de coïncidences, est devenu au fil des années un président aux colères qualifiées de «jupitériennes», très imbu de lui-même, et si narcissique qu’il en devient convaincu de ne jamais se tromper, quand, le croit-il, ses opposants ont toujours tort de le critiquer.

Emmanuel Macron a même poussé l’effronterie jusqu’à aller traiter les Français avec arrogance, quand ceux-ci manifestaient contre ses décisions unilatérales.

A chaque manifestation, Macron se justifiait ensuite de ses décisions avec condescendance, en ayant recours à ce qu’il nomme «plus de pédagogie», comme si les Français étaient ignorants.

Son insolence ne s’est pas arrêtée aux frontières du territoire français et a aussi atteint le continent africain. Quasiment du jour au lendemain, d’anciens amis et alliés de la France sur le continent ont sommé ses représentants de quitter leur pays.

Le monde entier a vu des scènes inattendues, où des manifestants de différents pays d’Afrique brandissaient des drapeaux russes, chinois et d’autres pays, et portaient des banderoles avec cette inscription définitive: «Macron dégage».

L’éditorialiste d’Al Ahdath Al Maghribia explique que la République française a pourtant tissé une «relation profonde», «ancrée dans l’histoire» avec plusieurs pays africains.

Au fil des décennies, le faste a caractérisé des évènements majeurs alors que se succédaient divers présidents à l’Élysée: un «tribun hors pair», Charles de Gaulle, un «grand ami du Maroc», Jacques Chirac, sans oublier Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, Nicolas Sarkozy et François Hollande.

Même François Mitterrand, qu’Al Ahdath Al Maghribia qualifie de «sage», et qui ne dissimulait pas, avec son épouse, Danielle Mitterrand, son désaccord envers les décisions prises par le Royaume dans les années 80, s’est retrouvé, de par sa position d’homme d’Etat, à les respecter.

Pour François Mitterrand, en effet, «le Maroc est un pays d’exception, et les Marocains, peuple et État, peuvent pardonner tout sauf leur manquer de respect ou porter atteinte à leur orgueil».

Son lointain successeur, Emmanuel Macron, qui est quant à lui fermement persuadé de son extraordinaire suffisance et de son exceptionnel génie a oublié ce passé et entraîne donc la France à perdre ses intérêts, aussi bien au Maroc, que dans d’autres pays d’Afrique comme ailleurs dans le monde.

L’actuel président français gère en effet la France comme l’aurait fait le président du conseil d’administration d’une entreprise, qui prendrait une décision abrupte et sans concertation préalable. Une façon de diriger qui provoque d’importants mouvements de protestation populaire, d’une ampleur que la France n’a pas connue depuis mai 68.

Au cours de ses deux mandats, Paris a été brûlé et saccagé, le mouvement des gilets jaunes a bloqué l’ensemble du territoire français, et des scènes de guérilla urbaine ont eu lieu entre les forces de l’ordre et les manifestants.

Où donc, écrit l’éditorialiste d’Al Ahdath Al Maghribia, «le petit Emmanuel veut-il conduire la grande France, à l’intérieur du pays comme à l’extérieur»?

Par Hassan Benadad
Le 24/09/2023 à 19h24