Le Maroc n’est plus en mesure de subir cinq autres années avec le même mode de gestion gouvernementale, affirme le directeur de publication du journal Assabah, réputé proche du milieu des affaires, dans son édito du lundi 10 octobre.
Aujourd’hui, poursuit-il, la grande question, la source de toutes les préoccupations, est de savoir si le gouvernement continuera à mener la même politique exercée ces cinq dernières années. Il est vrai que le gouvernement sortant est issu des urnes, mais sa gestion des problèmes économiques a été un échec total et a affecté le pays tant sur le plan économique que sur le plan social.
On peut certes considérer, explique Abdelmounaim Dilami, que c’était le prix à payer pour réussir la transition démocratique du pays, mais le Maroc ne peut continuer sur cette lignée pendant cinq autres années. Car il est ressorti de cette expérience épuisé et détruit.
C’est que le gouvernement a préféré, en général, le recours à la politique politicienne. Et, malheureusement, le discours populiste et les débats marginaux ne servent en rien la gestion des affaires d’un pays de plus de 33 millions d’habitants.
Ainsi, après cinq ans de gestion, relève l’éditorialiste d’Assabah, le Maroc croule sous la dette intérieure et extérieure et a perdu 140.000 emplois alors qu’il aurait pu en créer 200.000 supplémentaires, ce qui représente un déficit total de 340.000 emplois. De même, les problèmes de l’enseignement, de la justice, de la corruption, de l’économie de rente et de la gouvernance sont restés tels qu’ils étaient au début du mandat. Cela sans parler des régressions en matière de droits de la femme, une question qui revêt une importance capitale.
A part cela, les Marocains ont le droit de se féliciter du bon déroulement des élections du 7 octobre, affirme-t-il. On peut dire aujourd’hui, après tout ce qui s’est passé, que le Maroc maîtrise la gestion du processus électoral dans toutes ses étapes. «Nous devons également féliciter le ministère de l’Intérieur qui a réussi sa mission en gardant sa neutralité, malgré la vague de critiques dont il a été la cible», affirme encore le directeur de publication d’Assabah. Cependant, insiste-t-il, il ne faut pas réduire la démocratie à la seule opération électorale.