Ces espions que le Sultan Moulay Hassan 1er faisait trembler

Moulay Hassan 1er: on disait du Sultan marocain qu'il avait placé son trône sur la selle de son cheval, en raison de sa mobilité et son énergie. Le "sultan debout" a mené la vie dure aux espions européens qui rôdaient autour de l'empire marocain. 

Moulay Hassan 1er: on disait du Sultan marocain qu'il avait placé son trône sur la selle de son cheval, en raison de sa mobilité et son énergie. Le sultan debout a mené la vie dure aux espions européens qui rôdaient autour de l'empire marocain.  . dr

Revue de presseKiosque360. Le Sultan Moulay Hassan 1er a su, grâce à sa clairvoyance, déjouer les pires complots coloniaux visant l’unité du Maroc. Son amour de la patrie n’avait d’égal que sa haine des espions qui rôdaient autour du Maroc précolonial.

Le 05/06/2015 à 23h31

«Sous le règne du Sultan Moulay Al Hassan 1er, 1873-1894, la puissance militaire de l’empire marocain était à son apogée, au point que la riposte européenne aux prises d’otages de leurs citoyens n’était pas militaire mais se faisait via les services des espions», relève Al Akhbar dans son dossier du weekend (6-7 juin) consacré à l’activité d’espionnage des puissances européennes sous le Maroc du Sultan Moulay Hassan 1er.

«Ces espions ne sont pas venus au Maroc en tant que diplomates, pour négocier la libération des citoyens européens retenus en otages par le Sultan Moulay Hassan 1er, mais y ont pénétré clandestinement, à l’image du Britannique Stewart, afin de tâter le pouls du pouvoir marocain en place et localiser le lieu de détention de leurs concitoyens», indique le quotidien, faisant valoir que le Sultan Moulay Hassan 1er incarnait la suprématie marocaine par rapport à la puissance britannique qui lorgnait vers le Maroc, autant que la France, l’Espagne, le Portugal, ou encore l’Allemagne.

« En dépit de son jeune âge, Moulay Hassan 1er, homme au tempérament énergique, a fait forte impression sur nombre de représentants de pays étrangers établis au Maroc et su gagner leur respect et admiration », explique ce chercheur en histoire militaire, Zine El Abidine El Housseïni, dans un excellent ouvrage intitulé «Le Sultan Moualy Hassan 1er et la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud, 1873-1894». «Le Sultan a eu le mérite d’être précurseur dans l’interpellation de la communauté internationale, en faisant publier une tribune dans le journal anglais «The Times dénonçant l’impérialisme européen, français, britannique et espagnol, alors en pleine expansion», explique l’historien.

La force du sultan marocain n’avait d’égale que sa haine des espions européens, à qui il a mené la vie dure au point que ceux d’entre eux qui tombaient entre les mains de son armée se voyaient «arracher les yeux», relève encore Al Akhbar, faisant état de «la fermeté de l’Etat marocain à l’égard de l’espionnage». La même fermeté était appliquée aux « sujets » marocains qui se voyaient interdire toute relation avec les européens suspects, qui se livraient à leur activité prohibée souvent sous couvert de transactions commerciales. « Au début de l’arrivée des européens au Maroc, sous le règne du Saltan Moulay Hassan 1er, l’Etat marocain faisait preuve d’une rare fermeté à l’égard des espions, qui ne pouvait accéder au territoire marocain facilement tellement ils étaient à l’œil et leur mouvement surveillé », rapporte Al Akhbar, en évoquant plusieurs mesures drastiques prise au sommet de l’Etat afin de limiter leur activité. «Il n’était pas permis aux étrangers de renouveler leurs contrats commerciaux, d’autant moins que le commerce n’était, en vérité, qu’une couverture pour leur activité suspecte», relate le quotidien, en précisant que les « sujets » marocains qui continuaient à traiter avec ces étrangers aux activités interlopes étaient punis de la pire manière.

A l’heure où l’espionnage prospère à vue d’œil, le retour à l’histoire s’avère nécessaire pour mieux comprendre le présent et l’avenir de ce phénomène.

Par Ziad Alami
Le 05/06/2015 à 23h31