Le choc est tel qu'il a relégué au second plan le vote historique des députés britanniques, qui ont donné leur feu vert à la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne après trois ans et demi de déchirements.
Plutôt que le Brexit, c'est le "Megxit" qui dominait dans les médias au lendemain de l'annonce qui a pris tout le monde de court, jusqu'à la reine Elizabeth II, 93 ans, grand-mère de Harry, et le prince héritier Charles.
Le couple veut prendre son indépendance financière et s'installer une partie de l'année en Amérique du Nord, après s'être épanché sur ses difficultés à vivre la pression médiatique.
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Difficile à avaler pour la famille royale, qui estime la situation "compliquée". Elle espérait pouvoir entamer 2020 sous de meilleurs auspices après le retrait l'an dernier du prince Andrew de toutes ses obligations publiques en raison de ses liens avec le pédophile américain Jeffrey Epstein.
Selon des médias britannique citant une source au palais de Buckingham, les équipes de la reine, de son fils Charles et des fils de ce dernier, William et Harry ont pour instruction de travailler "à un rythme soutenu" pour trouver des "solutions". Une issue est attendue "en quelques jours, pas semaines", leur a rapporté cette source.
En écho aux fissures lézardant la monarchie, Madame Tussauds, le célèbre musée londonien de personnages en cire, a éloigné Harry et Meghan des autres statues représentant le noyau dur de la famille royale.
Pour l'expert de la famille royale Richard Fitzwilliams, interrogé par l'AFP, Harry et Meghan ont choisi de "partir comme des rebelles", ce qui souligne "à quel point ils sont malheureux et stressés".
Plus sévère, la presse étrille le couple princier et évoque la "profonde déception" de la souveraine et va jusqu'à établir une comparaison avec la fracassante abdication, en 1936, du roi Edouard VIII pour épouser Wallis Simpson, une Américaine divorcée, comme Meghan.
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Surtout, leur volonté d'indépendance financière est perçue comme hypocrite. La dotation royale, à laquelle Harry, 35 ans, et Meghan, 38 ans, entendent renoncer, ne représente que 5% de leurs dépenses officielles, le reste étant financé par les revenus privés du prince Charles, père d'Harry et héritier du trône.
Millionnaires, ils ont aussi dit vouloir garder l'usage du cottage de Frogmore, sur les terres du château de Windsor (ouest de Londres), rénové à hauteur de 2,4 millions de livres aux frais du contribuable, et bénéficier d'une prise en charge par l'Etat de leur sécurité. Sans renoncer à leurs titres.
"Ils veulent vraiment le beurre et l'argent du beurre", a jugé Graham Smith, patron des "Républicains", le mouvement britannique anti-monarchie.
L'annonce explosive a été faite alors que Harry et Meghan venaient de rentrer d'un séjour de plusieurs semaines au Canada avec leur fils Archie, né en mai 2019, un an après leur mariage fastueux.
Ils s'étaient juste auparavant ouverts dans un documentaire, en octobre, de leurs difficultés face à l'exposition médiatique, s'attirant des critiques acerbes de la presse en s'épanchant de la sorte lors d'un voyage en Afrique.
Cette crise pourrait écorner l'image de la famille royale, pour laquelle Meghan avait d'abord été considérée comme un souffle de fraicheur par les tabloïds, qui se sont ensuite retournés contre elle, dénonçant dans des articles au vitriol son comportement prétendu capricieux et l'attaquant sur sa relation conflictuelle avec son père ou son train de vie luxueux.
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"L'une de leurs forces (des membres de la famille royale) est de présenter un front uni et de rassembler les gens, et pour ce faire, ils ont besoin d'être unis", souligne la spécialiste Victoria Murphy auprès de l'AFP.
"Je pense qu'ils vont se mettre beaucoup de monde à dos. Et cela va bouleverser la famille", estime Paul Brown, un passant interrogé par l'AFP devant le palais de Buckingham.
Face à ces critiques, Harry a déposé en octobre plainte contre des tabloïds. Il a dit craindre que sa femme soit victime ne subisse le même sort que feu sa mère Diana.