Adulé par les stars et respecté par ses pairs, Alber Elbaz est décédé samedi 24 avril à Paris, laissant derrière lui une industrie de la mode en deuil, lui qui avait redynamisé la maison Lanvin.
Des centaines de personnes -membres de la famille, amis et noms de la mode- ont assisté, ce mercredi, à ses funérailles dans le cimetière de la ville de Holon, au sud de Tel-Aviv, où Alber Elbaz (né Albert) a grandi, après être arrivé de son Maroc natal.
Devant son cercueil recouvert d'un châle de prière juif, son compagnon Alex Koo a rappelé, ému, les débuts du couturier parti d'Israël "avec seulement une valise et plein de rêves, d'espoirs et de talent brut et intuitif".
Reconnaissable à sa silhouette ronde, ses lunettes et son noeud papillon, Alber Elbaz a marqué le monde de la mode par ses petites robes, prisées des actrices de Hollywood comme Natalie Portman, Cate Blanchett ou encore Sienna Miller.
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Il a commencé sa carrière avec le créateur américain Geoffrey Beene à New York, avant d'être engagé par Guy Laroche. En 1998, il a ensuite pris la difficile succession d'Yves Saint-Laurent pour la ligne de prêt-à-porter du couturier français, puis a rejoint la maison Lanvin en 2001. A sa tête pendant 14 ans, le créateur a réussi le tour de force d'élever la plus ancienne maison de couture française, fondée en 1889, au firmament.
Chez Lanvin, il affirme son style et sa vision de la mode pour les femmes. Une mode fonctionnelle qui doit accompagner leurs corps et les mettre en valeur. Et c'est avec la même optique qu'en 2019, il s'associe au suisse Richemont pour lancer sa propre griffe AZ Factory, qu'il veut "fonctionnelle et qui convient à tout le monde".
"Plus que tout autre créateur contemporain, Alber a écouté et n'a pas dicté aux femmes comment s'habiller", a déclaré lors de la cérémonie funéraire Lea Peretz, amie de longue date du couturier et maître de conférences au Shenkar College, école israélienne d'art et de design.
"Il n'a pas essayé de nous changer, de nous transformer en fantasmes, mais au contraire de voir la complexité et les besoins que dicte la modernité à la vie d'une femme contemporaine", a-t-elle ajouté.