"Nous allongeons la limite du nombre de caractères! Nous voulons que ce soit plus facile et plus rapide pour tout le monde de s'exprimer", a tweeté le groupe sur son compte mardi 7 novembre. De son côté, son patron fondateur Jack Dorsey a tweeté plus sobrement "140+140!".
"Notre but était de rendre (l'allongement) possible tout en s'assurant que l'on conservait la vitesse et la brièveté qui font de Twitter, Twitter. En regardant les résultats (du test), nous sommes ravis d'annoncer que nous avons atteint notre but et que nous lançons le changement dans toutes les langues" où la limite des 140 caractères posait problème aux utilisateurs, a écrit sur son blog le réseau social, qui avait lancé un test auprès de certains utilisateurs en septembre.
"Les premiers jours du test, beaucoup de gens ont tweeté en 280 caractères parce que c'était nouveau, mais rapidement, cela s'est normalisé", détaille le groupe.
"Nous avons observé que lorsque les gens avaient besoin de plus de 140 caractères, ils tweetaient plus facilement et plus souvent", poursuit le groupe, qui tente de se relancer alors qu'il perd toujours de l'argent.
Paradoxalement, l'entreprise se réjouit aussi du fait que les utilisateurs test ont néanmoins continué à poster majoritairement des messages en moins de 140 caractères, préservant ainsi "la brièveté" de Twitter, qui le distingue, par exemple, de Facebook.
Twitter s'attend donc à ce que la nouvelle limite soit finalement peu utilisée par les twittos.
L'allongement ne concerne que les messages en caractères latins, rappelle le réseau, car c'est surtout en anglais, espagnol, portugais ou français que la limite de 140 caractères semble poser parfois souci aux utilisateurs, contrairement à ceux qui écrivent en japonais, coréen ou chinois, langues plus compactes.
9% des tweets en anglais et 7% en français atteignent 140 caractères, des proportions qui tombent à environ 1% avec le passage à 280, assure aussi le groupe basé à San Francisco, dans l'ouest des États-Unis.
Twitter estime que la limite à 140 caractères fait perdre du temps à l'utilisateur, qui doit modifier ou couper son message, au risque de se décourager et de ne pas tweeter du tout.
Comme lors de l'annonce du test en septembre, l'annonce de Twitter a suscité une avalanche de réactions sur le réseau, beaucoup d'utilisateurs s'amusant à tester la nouvelle longueur.
Plus sérieusement, Jennifer Grygiel, enseignante en communication à l'Université de Syracuse (est) interrogée par l'AFP, estime que l'allongement des tweets "va fondamentalement modifier les communications, une fois de plus".
"Cela va ralentir la vitesse à laquelle les utilisateurs consomment l'information et va permettre plus de clarté. Pas une mauvaise chose au moment où des leaders mondiaux profèrent des menaces militaires via le réseau", poursuit l'universitaire, dans une allusion à l'utilisation de Twitter par le président américain Donald Trump.
Très actif sur le réseau social, où il poste des messages plusieurs fois par jour, Donald Trump utilise la plateforme pour des annonces majeures de politique intérieure et internationale, mais aussi pour critiquer des alliés, railler des adversaires et menacer la Corée du Nord.
La semaine dernière, Twitter avait annoncé "des mesures", sans préciser en quoi elles consistaient, après que l'un de ses employés eut suspendu, l'espace de quelques minutes, le compte de Donald Trump.
Contraint de se renouveler en raison de ses difficultés financières -il a encore perdu une vingtaine de millions de dollars au troisième trimestre et le nombre d'utilisateurs actifs stagne autour de 330 millions-, Twitter marchait sur des œufs concernant l'allongement des tweets.
Début 2016, l'hypothèse de l'abandon du dogme des 140 caractères avait provoqué une levée de boucliers de certains utilisateurs, craignant que le service perde son âme.