Les membres du très attendu Conseil national de la presse ont été élus, vendredi 22 juin, au terme d’élections très décriées puisque deux listes s’étaient retirées de la course et que les journalistes de la MAP s’estimaient lésés. Voici les arguments de ces derniers qui ont introduit de nouveaux recours auprès du tribunal administratif de Rabat.
La Commission de supervision des élections du Conseil national de la presse a rendu publics, ce samedi 23 juin, les résultats de ces élections qui ont eu lieu vendredi. On connaît alors la composition de cette instance très attendue, élue, mais déjà contestée. Et pour cause, deux listes, «Le Changement» et celle de la «Fidélité et responsabilité», s’étaient retirées. La participation a aussi connu un taux des plus faibles (43,3% dans la catégorie des journalistes professionnels).
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Pis encore, les journalistes de l'Agence Maghreb Arabe Presse (MAP) ont appelé au boycott, dénonçant «les irrégularités flagrantes dans la composition de la commission de supervision, dont certains membres n’ont pas respecté l’impartialité requise, et ce en se portant candidats pour le Conseil, dans une violation évidente des dispositions juridiques, déontologiques et professionnelles». Ils avaient déposé plainte en référé auprès du tribunal administratif de Rabat afin d'invalider l'opération d'élection des membres du CNP.
De même, les listes «Le changement» et la «Fidélité et responsabilité» ont indiqué, samedi 23 juin, que «les élections du Conseil national de la presse ainsi que les résultats qui en découlent ne les concernaient en aucune manière», affirmant se réserver le droit de recourir à la justice.
Aujourd’hui, deux journalistes, Abdelkrim Moufkir, candidat de la liste «Le changement», et Hassan Harmach de la liste «Fidélité et responsabilité», ont saisi, via leurs avocats au Barreau de Rabat, le président du tribunal administratif de Rabat. Ils dénoncent clairement la manière dont se sont déroulées les élections du CNP, jugeant leurs conditions discutables.
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Appelé à «gérer», «arbitrer» et «décider» en cas de problèmes et de litiges liés au monde de la presse, le CNP, qui était un vœu pieux des professionnels du métier, est déjà mis à mal. On s’interroge sur l’acceptation des décisions d’un Conseil sujet à caution, qui ne fait pas l’unanimité et dont le choix des membres fut -pour ainsi dire- discriminatoire.
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