Audiovisuel public, otage des guéguerres politiciennes

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Revue de presseLa réunion de la commission parlementaire de la communication, à laquelle a été convoquée le DG de 2M, s’est transformée en un ring où tous les coups sont permis.

Le 14/06/2013 à 00h32, mis à jour le 14/06/2013 à 00h51

L’événement n’allait pas passer inaperçu au sein des rédactions. Le déplacement mercredi du DG de 2M à la Chambre des représentants pour s’exprimer devant la commission de l’éducation, de la culture et de la communication fait la Une de la presse quotidienne de ce vendredi 14 juin. Pour rappel, Salim Cheikh, accompagné de son président Fayçal Laraichi (PDG SNRT), ne s’est finalement pas exprimé devant les membres de cette commission qui a connu un débat houleux particulièrement en ce qui concerne une question de taille, à savoir si la loi autorise ou pas la convocation des patrons des chaînes publiques. Après plusieurs heures d’échanges vifs, il a été décidé de reporter l’intervention de Salim Cheikh pour la première semaine de juillet.

Pour Al Akhbar, cette commission s’est transformée en "un procès du ministre de la Communication". Le quotidien s’appuie sur les propos de Samir Belfkih, parlementaire du PAM, selon lesquels Salim Cheikh et Fayçal Laraichi ne devaient pas être présents dans cette réunion. Et d'ajouter : "c’est au ministre de tutelle de rendre des comptes vu que la politique audiovisuelle publique est du ressort du gouvernement".

Que cherche le PJD ?

Attajdid, quotidien du PJD, ne cache pas son étonnement quant à la réaction de l’opposition (USFP et PAM) suite à la convocation de Cheikh, tout en précisant que l’article 102 de la Constitution est clair à ce sujet. "Les commissions des deux Chambres peuvent convoquer les directeurs des administrations et des institutions publiques au Parlement", rappelle le journal. De son côté, le quotidien Al Khabar estime que le plus important dans cette affaire est le refus de Abbas Azzouzi, DG de Medi1 TV, de se présenter, il y a quelques mois, devant cette commission. Une demande a été faite dans ce sens par l’Istiqlal. Pourquoi la demande de convocation du DG de 2M faite par le PJD a été satisfaite, alors que celle de Azzouzi est restée sans suite, s'interroge Abdellah Bekkali (Istiqlal) qui a pris part à la commission tenue mercredi.

La réponse, il faut aller la chercher sur Al Massae. Sur une photo illustrant un article sous le titre "2M divise les parlementaires du PJD et de l’Istiqlal", le sourire du président de 2M et de la SNRT en dit long sur son étonnement du spectacle dont il est témoin. Quant au ministre de tutelle, il semblait être dépassé par les événements sur cette photo.

Comme prévisible, la commission à laquelle a été convoquée Salim Cheikh, s’est transformée en un théâtre d’affrontement politique aussi bien entre les deux piliers du gouvernement (PJD et Istiqlal) qu'entre le PJD et les partis de l’opposition. Ce n’est pas en empruntant cette démarche que la gouvernance de l’audiovisuel public sera améliorée. Pour l’heure, ce secteur reste toujours otage des guéguerres politiciennes.

Par Sophia Akhmisse
Le 14/06/2013 à 00h32, mis à jour le 14/06/2013 à 00h51