Al Boraq, premier TGV d'Afrique, vu par nos confrères algériens

Le président français Emmanuel Macron et le roi Mohammed VI, lors de l'inauguration de la Ligne à grande vitesse, à Tanger, le 15 novembre 2018. 

Le président français Emmanuel Macron et le roi Mohammed VI, lors de l'inauguration de la Ligne à grande vitesse, à Tanger, le 15 novembre 2018.  . MAP

En Afrique, l'honneur est revenu au Maroc pour lancer la première Ligne à Grande Vitesse (LGV), inaugurée hier jeudi par le roi Mohammed VI en présence du Président français, Emmanuel Macron, rapportent des médias algériens.

Le 16/11/2018 à 09h33

«L'Afrique était le dernier continent avec l’Océanie à ne pas connaître l’ivresse de la grande vitesse ferroviaire. L’honneur revient donc au Maroc pour s’ajouter au projet de la grande centrale solaire», écrit Le Matin d’Algérie.

Le quotidien précise que cette première LGV d’Afrique, qui relie Tanger à Casablanca via Rabat en deux heures et dix minutes au lieu de 4h45 jusqu’ici, roule à 320 km/h sur la ligne à très grande vitesse entre Tanger et Kenitra, soit 200 kilomètres, et entre 160 et 180 km/h sur le reste du trajet.

Citant le chef de projet du côté marocain, il relève que cette œuvre vise 6 millions de passagers par an au bout de trois ans d’exploitation commerciale, au lieu de 3 millions actuellement, ce qui devrait permettre de dégager une marge opérationnelle qui dépassera de loin celle des trains conventionnels et qui justifiera le développement de schéma directeur projeté. Celui-ci prévoit un couloir atlantique qui va de Tanger à Agadir et un couloir maghrébin qui va de Casablanca à Fès et Oujda.

Dans cette configuration, les TGV ne s’arrêtent que tous les 250 km dans les centres névralgiques qui seront desservis par des lignes conventionnelles (RER, lignes régionales) ou par bus, note le journal. Il explique, par ailleurs, que la grande vitesse, en absorbant des passagers des lignes conventionnelles, permet de libérer des capacités pour le fret, pour mieux accompagner le développement de l’activité du complexe portuaire de Tanger-Med.

Le Maroc est en train de tripler la ligne entre Kénitra et Casablanca de manière à disposer d’un corridor fret de Tanger-Med à Casablanca, retient-il, précisant que le nombre de passagers transportés a pratiquement doublé entre 2005 et 2018 pour atteindre 50 millions par an.

Et d’ajouter qu’il ne s’agit pas d’un train pour une clientèle haut de gamme, mais une adaptation au pouvoir d’achat des locaux par une maîtrise des coûts, notant «qu’elle est, selon les dirigeants français en charge du projet, la moins chère au monde et une expérience inédite». 

La même source précise, par ailleurs, que tous les pays qui veulent aménager leur territoire et développer la mobilité durable optent pour le train à grande vitesse. La Chine a fait le choix du TGV, pas celui de l’avion. Aujourd’hui, il y a 35.000 km de voies à grande vitesse en Chine. La Russie vient de faire ce choix-là à travers la liaison Moscou-Kazan, et l’Inde est en train de faire ce même choix sur des corridors qui vont passer à la grande vitesse, souligne-t-on.

Pour sa part, le journal électronique TSA soutient que cette LGV est présentée comme "la plus rapide d’Afrique" et un symbole de la profondeur du partenariat entre Paris et Rabat.

Considérée comme une vitrine de la modernisation du Royaume et du savoir-faire des entreprises françaises, la ligne Tanger-Casablanca, d’une longueur totale de 350 km, reliera les deux régions les plus dynamiques du Royaume en 2h10 au lieu de 4h45 actuellement, souligne-t-il.

Le 16/11/2018 à 09h33