“Dans le domaine des prévisions, il n'y a pas de certitudes”, déclare Mohamed Boussaid, le ministre des Finances. Pour autant, il y a de quoi être pessimiste concernant les projections économiques. Cette année donc, selon L'Economiste dans son édition du 6 janvier, Boussaid est prêt à accepter “même une croissance de 2,6%”. Et peu importe si ce chiffre est en dessous de ce qui a été réalisé en 2015 et qui devrait varier entre 4,7 et 5%. Sans surprise, ce sont surtout les prévisions pessimistes pour la saison agricole 2016 qui, probablement, pèseront le plus sur la croissance.
Globalement, les activités agricoles devraient connaître une baisse de 1,8%, note le ministre. La performance du PIB non agricole, dont la progression est passée de 1,9% en 2013 à 3,5% prévus en 2016, ne sera pas suffisante pour résorber le gap. Un déficit de croissance annoncé, qui remet donc sur le tapis la question du poids des charges qui pèsent sur les finances publiques.
Dans la liste des produits sur la liste de la décompensation: le sucre, dont la décompensation prévue en février est jugée nécessaire. “Un débat sérieux a été ouvert à ce sujet, et le gouvernement va lancer cette mesure suite à des études approfondies”, souligne Boussaid. D'autant plus qu'une grande partie du sucre subventionné est destinée à des activités industrielles.
Or, les initiatives lancées auparavant, notamment pour récupérer des montants de certains industriels, n'ont pas donné les résultats escomptés. Les économies qui pourraient être réalisées après la décompensation du sucre pourraient rapporter 2 milliards de DH, à réorienter à parts égales pour l'acquisition d'équipements médicaux au profit du monde rural ou l'alimentation du fonds de cohésion sociale.