Généralisation de l’AMO: ce qui reste à faire, selon Fouzi Lekjaa

Fouzi Lekjaa, ministre délégué en charge du Budget, lors de sa rencontre avec les membres de la CGEM, le mercredi 22 janvier 2025, à Casablanca.

La généralisation de la couverture sociale est confrontée à un défi majeur: intégrer à l’AMO plus de 4 millions de Marocains qui restent sans couverture, selon Fouzi Lekjaa, ministre délégué en charge du Budget, qui était l’invité, mercredi 22 janvier, de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) à Casablanca.

Le 23/01/2025 à 13h39

Le chantier de la généralisation de la couverture sociale a connu des réalisations indéniables, mais il reste beaucoup de défis à surmonter. C’est ce qu’a indiqué, mercredi 22 janvier 2025, Fouzi Lekjaa, ministre délégué en charge du Budget, qui était l’invité de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) à Casablanca pour discuter de la loi de finances 2025.

Ainsi, note-t-il, la population couverte par l’assurance maladie obligatoire (AMO) s’élève à 32 millions de personnes, grâce à la mise en place de nouveaux régimes, dont notamment «AMO Tadamoun» (ex-régime RAMED) qui couvre actuellement 11,4 millions de citoyens et AMO des travailleurs non-salariés (TNS) qui profite à 3,7 millions de bénéficiaires.

De ce fait, plus de 4 millions de Marocains restent sans couverture AMO, relève le ministre qui pointe certaines imperfections. Ainsi, pour «AMO Tadamoun», Fouzi Lekjaa reconnait que nombre de demandeurs ont été écartés par la formule du scoring, à savoir l’indice socio-économique, dit «Mouachir», qui est accordé à chaque ménage, lors de son inscription au Registre social unifié (RSU). Pour les TNS, il a insisté sur un effort à faire ensemble dans les différents secteurs pour les intégrer à l’AMO, en s’adressant à la CGEM.

«Nous sommes appelés ensemble, avec vous, en fonction des confédérations et des secteurs d’activité, à approfondir le raisonnement et trouver les meilleurs moyens pour permettre à ces personnes d’intégrer l’AMO. La CGEM a un rôle fondamental à jouer et on doit travailler ensemble d’une manière fréquente pour relever ce défi majeur».

Le coût des médicaments pèse sur la pérennité de l’AMO

Le ministre a ajouté qu’en matière de l’AMO, il y a deux chantiers sur lesquels on doit travailler d’une manière concertée. Le premier est le segment «médicaments» qui représente une part très élevée dans la charge de l’AMO estimée à un tiers. «C’est une charge très lourde qui pèse sur la pérennité et la soutenabilité du régime», martèle-t-il.

Le deuxième chantier est la mise à niveau du secteur de la santé qui est articulée en deux segments: mise à niveau des établissements existants qui sont au nombre de 1.400 et la construction de nouveaux centres hospitaliers universitaires (CHU), ajoute-t-il. À cet effet, Fouzi Lekjaa a annoncé le lancement, cette année, de trois CHU à Errachidia, Guelmim et Béni Mellal.

Par ailleurs, il a relevé que l’État a consacré un total de 35 milliards de dirhams à la généralisation de l’AMO et au programme des aides sociales directes et que le budget alloué à la santé est passé de 15,8 milliards de dirhams en 2021 à 32,6 milliards actuellement.

Par Lahcen Oudoud
Le 23/01/2025 à 13h39