Avortement. Les recommandations du mouvement Damir

DR

Dans le cadre du débat national sur l'avortement, le mouvement Damir a adressé un mémorandum au Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) s'appuyant sur la santé de la femme et sur le fiqh pour justifier la légalisation de l'IVG. Détails.

Le 06/04/2015 à 17h45

La décision de mener à terme ou non une grossesse devrait échoir à la femme enceinte en premier lieu. Tel est la première des recommandations contenues dans le mémorandum soumis par le mouvement Damir au Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) dans le cadre du débat national sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Le mouvement préconise par ailleurs de donner la parole en premier lieu aux associations féminines et à tous les acteurs du mouvement féministe car ils sont les premiers concernés par le débat sur l'IVG.

Le mouvement Damir insiste également sur l'obligation de poser un cadre juridique afin de protéger la vie humaine: en effet, la majorité des 600 à 1000 avortements pratiqués chaque année se déroulent dans des conditions d'hygiène approximatives, certains se soldant parfois par le décès de la mère. Une réalité qui impose, selon le mouvement, de développer, notamment à l'école, une éducation sexuelle, dans le but de permettre aux enfants pré-pubères de comprendre les changements biologiques, la naissance du désir sexuel et les préparer ainsi pour une vie sexuelle saine et responsable. Un enjeu qui devient crucial avec l'augmentation de l'âge du mariage. Dans la même perspective, et parallèlement à l'éducation sexuelle ou à l'information sur la contraception, il est recommandé de mettre des contraceptifs à la disposition des femmes et des jeunes filles dans les dispensaires et les centres de santé.

Pour l'élaboration de son mémorandum, le mouvement s'est basé sur le “fiqh” (jurisprudence musulmane) dont les textes s'accordent pour dire que l'embryon qui n'a pas encore atteint quatre mois n'est pas considéré comme un être humain et qui, de ce fait, n'interdisent pas formellement l'avortement. Le mouvement a aussi pris en compte l'augmentation des grossesses non désirées, notamment celles hors-mariage, suite à des viols ou à des relations incestueuses. 

Par Fatima Moho
Le 06/04/2015 à 17h45