Union africaine: le Maroc élu au Conseil de paix et de sécurité parce qu’il jouit de la confiance de ses pairs africains

Le politologue, Moussaoui Ajlaoui, explique que l'élection du Maroc au Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA) témoigne de la confiance de l'Afrique dans le Royaume.

Le politologue, Moussaoui Ajlaoui, explique que l'élection du Maroc au Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA) témoigne de la confiance de l'Afrique dans le Royaume. . Brahim Moussaaid / Le360

Le 06/02/2022 à 15h00

VidéoLe Maroc a été élu au Conseil de Paix et de sécurité (CPS) par les deux tiers des membres de l’Union africaine (UA) parce qu’il jouit de la confiance de ses partenaires africains et de son ferme attachement à œuvrer, à travers des actes au maintien de la paix et de la sécurité sur le continent africain, explique le politologue, Moussaoui Ajlaoui.

Jeudi 3 février 2022, le Maroc a été élu pour un deuxième mandat de trois ans au Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine par le Conseil exécutif de l’UA.

«C’est une victoire de la diplomatie marocaine, née d’une synergie avec de nombreux pays au sujet de la politique africaine du Maroc». C’est avec ces mots que le politologue Moussaoui Ajlaoui, a commenté cette réélection du Maroc dans cette importante instance de l’UA, dans un entretien avec Le360.

«Cette élection intervient aussi dans la foulée de l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité 2602 qui confirme que le Maroc adhère pleinement au droit international et aux résolutions onusiennes sur la paix et la stabilité», a-t-il observé.

Selon ce spécialiste en géostratégie, «le Maroc a été élu parce qu’il répond au principe fondamental du CSP de l’UA, celui d’être résolument attaché à la paix et à la sécurité en Afrique». Cette position irréfutable a encouragé «les deux tiers des membres de l’UA à voter pour le Maroc comme membre et acteur actif sur la scène africaine», et ce, en dépit «des manoeuvres des ennemis du Maroc».

Le retour du Royaume au sein du CSP, d’après Moussaoui Ajlaoui, a été rendu possible grâce aux partenaires africains du Royaume qui «constituent désormais une force au sein de l’Union africaine». Le but du CPS a trait fondamentalement «à la recherche des solutions pour les conflits africains, or, lors de la période où le régime algérien a présidé longtemps ce conseil, en le transformant en une antenne de son ministère des Affaires étrangères, les activité du conseil ont été gelées pour servir un agenda algérien égoïste».

Ainsi, durant des années, a-t-il rappelé, cette supercherie a fragilisé, avec la complicité directe de l’Afrique du Sud, cette instance qui a été critiquée par son manque d’action pour régler les conflits, tel que celui du Sahel.

«Maintenant, il y a une mutation qui se dirige vers les réformes des instances de l’Union africaine, dont celle du Conseil de paix et de sécurité et ce, conformément à la recommandation du président rwandais, Paul Kagame. «Le CSP va maintenant pouvoir dynamiser ses actions grâce, notamment à la présidence du Nigérian Bankole Adeoye et à la participation du Maroc et de ses partenaires africains», a estimé le politologue. 

Pour rappel, le Maroc avait déjà siégé au Conseil de paix et de sécurité de l’UA pour un mandat de deux années 2018-2020 au cours duquel le Royaume avait contribué, de manière constructive, à l’amélioration des méthodes de travail et l’instauration des bonnes pratiques. 

Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) est l’organe décisionnel permanent de l’Union africaine pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits. Le CPS constitue un système de sécurité collective et d’alerte rapide, visant à permettre une réaction prompte et efficace aux situations de conflit et de crise en Afrique. Il constitue également le pilier central de l’Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA), cadre de la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité sur le continent africain.

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, représente le roi Mohammed VI à la 35e session ordinaire du Sommet de l'UA, qui se tient les 5 et 6 février, placée sous le thème «Bâtir une résilience en matière de sécurité nutritionnelle sur le continent africain».

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 06/02/2022 à 15h00