Depuis l’appel formulé solennellement par le Roi Mohammed VI, en ce mémorable 6 novembre, pour «un dialogue franc et direct» avec Alger, on avait pris notre mal en patience et attendu une réponse officielle qui est, finalement, tombée hier jeudi 22 novembre, et donc deux semaines plus tard. Mieux vaut tard que jamais, est-t-on tenté de dire.
Or, circulez, rentrez, il n’y a rien à voir! La réponse que devait apporter Alger à l’offre audacieuse du souverain, de surcroît saluée à travers le monde entier, n’en est réellement pas une. A défaut de saisir la main tendue par le Roi pour une remise à plat de tous les différends bilatéraux, Alger a opté pour l’esquive en saisissant, plutôt, le secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe, en vue d’ «une réunion dans des délais rapprochés» du Conseil des ministres des Affaires étrangères des cinq pays de l’entité maghrébine!
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Une énième manoeuvre dilatoire orchestrée par Alger, qui était plutôt attendue sur le registre bilatéral avec le Maroc, préalable à toute relance de l’Union maghrébine, dont les structures n’ont jamais vraiment fonctionné depuis son baptême de feu le 17 février 1989 à Marrakech, du fait de la posture hostile d’Alger, non seulement envers le Maroc, le voisinage entier continue de se plaindre de l’attitude belliqueuse du régime autarcique en face.
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Tout le monde sait que tout dégel de l’UMA est fonction de la normalisation des relations entre Alger et Rabat, les deux poids lourds de ce bloc régional. Or, ce dégel appelé des voeux du «Maghreb des peuples» n’est pas permis dès lors que le voisin de l’est continue de s’immiscer dans les affaires intérieures d'un Etat voisin, le Maroc, pour ne citer que lui.
C’est un secret de polichinelle: Alger, qui abrite le Polisario sur son sol, continue de financer et d’armer cette entité séparatiste, au mépris des règles du bon voisinage, du respect consigné dans la Charte des Nations unies de la souveraineté et de l’unité des Etats, et de la stabilité de la région.
Il en ressort que l’appel d’Alger pour une réunion «rapide» du conseil des MAE de l’UMA n’est ni sincère ni sérieux.Toujours est-il que les slogans arborés phonétiquement par le régime algérien cachent des pratiques malsaines, à leur tête ce respect présumé de la souveraineté des Etats dont Messahel se gargarisait il y a quelques jours à Alger devant la haute représentante de l'UE aux Affaires extérieures, Federica Mogherini. Les apparatchiks octogénaires aux manettes ont tous ou presque été allaités aux mamelles de la «marocophobie» et ce n’est pas demain la veille que le tropisme anti-marocain développé à l’ouest s’estompera «dans des délais rapprochés»!
Alger sait parfaitement qu’elle est sous pression, les principales capitales du monde, d’Afrique et d’Europe, voire Outre-mer, ayant accueilli très favorablement l’appel royal pour un dialogue franc et direct avec le voisin de l’est. Alger sait pertinemment qu’elle doit renoncer désormais à ce jeu de cache-à-cache avec le Conseil de sécurité et le SG de l'ONU, dont l’envoyé personnel, Horst Köhler, avait adressé officiellement au MAE algérien une invitation pour prendre part aux pourparlers de Genève, les 5 et 6 décembre prochain. Les dirigeants algériens savent au fond d'eux-mêmes que leur pays est partie prenante à ce faux conflit inutile créé autour du Sahara; plus encore, ils sont intimement convaincus que le Sahara est marocain. L’aveu fait par le président Bouteflika, dans une interview accordée à la célèbre journaliste libanaise Gisèle Khoury, au lendemain de son élection en 1999 en tant que président, est toujours là pour l’attester.
Seulement voilà, il se trouve qu’une oligarchie militaire algérienne n’est pas près de franchir le pas. La parade toute trouvée et par laquelle le MAE Abdelkader Messahel tente de jeter la "patate chaude" au SG de l’UMA s’inscrit dans le cadre de cette politique de la fuite en avant.
Alors, jusqu'où continueront-ils à insulter l'avenir?