Offre royale de dialogue: l'Algérie marque son mécontentement au SG de l'UMA

Discours royal commémorant la Marche Verte, le 6 novembre 2018. 

Discours royal commémorant la Marche Verte, le 6 novembre 2018.  . DR

Placée devant le fait accompli, notamment après les moult messages de soutien exprimés à l'appel du roi Mohammed VI, l'Algérie est enfin sortie de son mutisme. Mais comme l'on pouvait s'y attendre, le voisin de l'Est use de faux-fuyants, fait diversion et se cantonne à son entêtement boudeur.

Le 22/11/2018 à 20h51

L'Algérie, via son ministère des Affaires étrangères, vient enfin de répondre (indirectement) à l'offre royale d'un dialogue, voulu "franc et direct" par le roi Mohammed VI lors de son dernier discours, le 6 novembre dernier, à l'occasion de la commémoration du 43e anniversaire de la Marche Verte. La réponse algérienne s'est manifestée de cette manière: Alger s'en est pris au discret Secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe (UMA), Taieb Baccouche, lequel n'a commis comme impair que de soutenir de façon appuyée la main tendue par Rabat à Alger.

L'offre royale a été saluée par de nombreux pays dont les Etats-Unis, la France, l'Espagne. De hauts responsables, dont le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, ont également salué cette initiative royale.

Ainsi, en réaction à la main tendue du roi Mohammed VI, qui a appelé à la création d'un mécanisme afin que soient dépassés les différends entre les deux pays, le ministère algérien des Affaires étrangères s'est exprimé en ces termes: "l’Algérie a saisi officiellement le Secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe pour l’appeler à organiser dans les délais les plus rapprochés une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UMA". 

Et d'ajouter : "cette initiative s'inscrit en droite ligne de la conviction intime et maintes fois exprimée par l’Algérie de la nécessité de la relance de l’édification de l’ensemble maghrébin et de la réactivation de ses instances".

Le ministère des Affaires Etrangères algérien estime ainsi que "la relance des réunions du Conseil des ministres, à l’initiative de l’Algérie, est de nature à introduire un effet catalyseur susceptible de redynamiser les activités des autres organes de l’Union du Maghreb arabe".

Donc, au lieu de répondre directement à l'offre royale et de faire une proposition ou même une contre-proposition, les dirigeants algériens s'attaquent, de manière larvée, à la léthargie de l'UMA, laquelle, du reste, est inéluctable, ne serait-ce que compte tenu du fait qu’Alger maintient fermées ses frontières terrestres avec le Maroc. 

Par ce soudain sursaut en faveur de l’UMA, l'Algérie tente de faire diversion. "L’Algérie ne veut pas paraître, aux yeux de la communauté internationale, comme un mauvais élève, alors elle sort de son chapeau une carte à la fois de recadrage du secrétaire général de l’UMA, et de fuite en avant dans l’espoir de laisser croire qu’elle appelle de ses vœux à un groupement régional", déclare un observateur averti de la scène politique maghrébine.

Le Maroc serait toutefois fondé de répondre avec enthousiasme au mouvement d’humeur d’Alger. Bien sûr qu’il faut construire l’UMA, encourager les échanges culturels et commerciaux entre les peuples frères. Mais pour cela, Alger devrait commencer par ouvrir ses frontières terrestres avec le Maroc. Il s’agit d’un marqueur pour que la communauté internationale prenne au sérieux les manœuvres puériles du régime algérien.

Par Abdelkader El-Aine
Le 22/11/2018 à 20h51