Le récit donne froid dans le dos. Condamné à la peine capitale pour meurtres, I.H, alias Anza, s’apprêtait à sortir escorté pour sa promenade quotidienne, lundi 25 septembre au matin. Soudain, il s’en est pris à des gardiens de la prison Toulal 2 de Meknès où il purgeait sa peine. Il voulait ainsi prendre l'un d'eux en otage et négocier une éventuelle fuite.
L’attaque fut tellement foudroyante que le chef de quartier est tombé sur le champ, victime de violents coups assenés avec des blocs de pierre que le criminel a littéralement arrachés du mur de sa cellule. Anza ne s’est pas arrêté pour autant et a continué à s’en prendre aux autres gardiens, obligeant l’un d'eux à lui tirer dessus. Il en est mort. Un peu plus tard dans la journée, nous apprenions le décès du chef de quartier. Blessés, d’autres gardiens ont dû être transportés à l’hôpital.
Qu’a-t-il donc pu se passer pour qu’un criminel notoire ait la possibilité de faire autant de victimes et de dégâts? Pour comprendre, il faut remonter au passé d’Anza. Doté d'un gabarit physique hors pair, Anza a d’abord été condamné à la peine de mort pour le meurtre d’une femme. Détenu à la prison de Kénitra, il s’était aussi attaqué à un fonctionnaire travaillant au sein de cet établissement pénitentiaire et l’a tué. Transféré par la suite à la prison de Safi, il a là encore tenté d’en fuir, apprend le360 auprès d'un responsable de la prison Toulal 2. Lors de son procès, il avait réussi à enlever ses menottes et s’en était pris, en plein tribunal, à un policier et, là encore, l’avait tué.
La facilité avec laquelle Anza arrivait à attaquer ses victimes est pour le moins déconcertante. D’autant qu’il est classé comme dangereux et bien connu pour ses crimes et meurtres passés. Auprès de l’administration pénitentiaire, nous apprenons cependant que des mesures strictes sont en vigueur quand il s’agit de criminels fichés comme dangereux.
«Aussi bien pendant la journée que lors des promenades, la vigilance est toujours de mise. Et un personnel trié sur le volet, de par son physique et sa formation spécifiques, est dédié à la surveillance des personnes condamnées à mort ou qualifiées de dangereuses. Celles-ci ont certes des droits, mais la prudence est très rigoureuse à leur égard», nous affirme-t-on. Surveillance rapprochées et fouilles surprises dans les cellules sont systématiquement appliquées. Mais cela ne suffit décidément pas à dissuader les plus téméraires.