Coronavirus. Confinés chez eux, des Marocains d’Italie témoignent

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La situation que vivent les Marocains d’Italie est difficile. Dans ce troisième pays le plus affecté par le coronavirus, après la Chine et la Corée du Sud, ils témoignent de leur (nouvelle) vie quotidienne. A Rabat, les autorités leur demandent de ne pas céder à la panique.

Le 26/02/2020 à 13h40

«Nous avons peur de ce qui arrive. La plupart des supermarchés ont baissé le rideau, de même que les mosquées et les écoles. Les trains sont à l’arrêt et plusieurs villes, entre Milan et Parme, vivent un véritable couvre-feu», nous déclare Jana, une Marocaine qui vit à Parme avec son époux et sa fille.

«Je n’ai pas quitté chez moi depuis jeudi dernier quand, après la détection des premières contaminations, les autorités italiennes nous avaient ordonné de rester cloîtrés dans nos maisons. Nous avons été privés du carnaval et la situation empire avec le virus qui se déplace au sud du pays. Que dieu ait pitié de nous!», conclut Jana.

Ibtissam, elle, habite la banlieue de la ville d’Emilia Romagna. Elle affirme qu’il n’y a pas à s’inquiéter pour le moment, les autorités locales étant mobilisées pour parer à toute éventualité. «On commence à souffrir d’une pénurie d’aliments et des produits de stérilisation», explique notre interlocutrice, qui dit s’en remettre à Dieu.

Abderrazak, Marocain vivant à Gênes, est plus serein. Sa ville a été épargnée pour le moment, et il dit observer à la lettre les consignes des autorités, surtout pour ce qui est d’éviter les lieux publics.

«Les choses sont sous contrôle, la vie continue et rien ne doit nous pousser à la panique», témoigne pour sa part Soufiane, un MRE de Turin, qui affirme que 15 personnes ont été soumises à des tests qui n’ont rien donné d’alarmant. Ce jeune MRE a toutefois fustigé ceux et celles qui diffusent de fausses informations sur les réseaux sociaux pour semer la panique parmi la population.

Ne pas céder à la paniqueA Rabat, les autorités marocaines appellent les MRE installés en Italie à ne pas céder à la panique.

A ce jour, trois cellules de crise ont été installées dans des chancelleries marocaines en Italie pour suivre la situation de près.

Il s’agit des consulats généraux du royaume à Vérone, Bologne et Milan, en plus de deux comités de suivi mis en place à l’ambassade marocaine à Rome, et à Rabat, au ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger. 

Par Fatima Zahra El Aouni et Rahim Sefrioui
Le 26/02/2020 à 13h40