Vidéo. Istiqlal, fiscalité, modèle de développement...Driss Benhima dit tout

Le360

Le 02/05/2019 à 14h14

VidéoLe mardi 30 avril dernier, à Casablanca, l'Alliance des économistes istiqlaliens a organisé un panel pour répondre à la problématique de l'équité fiscale. L'occasion de rencontrer Driss Benhima, nouveau membre de cette alliance. Entretien.

C'est au coeur du quartier résidentiel casablancais Anfa, mardi 30 avril, que les membres de l'Alliance des économistes istiqlaliens, un cercle de réflexion de cadres issus de ce parti, se sont réunis pour répondre à la problématique suivante: quelle fiscalité pour un développement inclusif sur les plans social et territorial? Cette réunion s'est voulue une contribution aux Assises nationales de la fiscalité (ANF), programmées pour ces vendredi 3 et samedi 4 mai 2019 à Skhirate. Une rencontre qui réunira de nombreux décideurs, et qui portera sur le thème de «l’équité fiscale». Ancien ministre, ancien directeur d'une agence de développement territorial, ancien wali de Casablanca, Driss Benhima s'est récemmement rapproché du plus vieux parti du Maroc et par sa présence parmi les économistes de l'Istiqlal, à travers ce cercle de réflexion présidé par Abdellatif Maâzouz, ce haut commis de l'Etat signe ainsi son arrivée dans la vie politique, après quelques années de relative discrétion. Ce panel organisé par ce cercle istiqlalien a essentiellement été constitué d'experts des questions fiscales. 

Si plusieurs éminentes personnalités font partie de cette Alliance, dont Driss Benhima, celui-ci a tenu à rappeler qu'il n'était présent dans la salle qu'en sa qualité de simple militant du parti de l'Istiqlal.  Celui qui a également été l'ancien PDG de Royal Air Maroc a, à cette occasion, répondu en exclusivité aux questions posées par Le360. Pour Driss Benhima, trois mesures prioritaire en terme de fiscalité doivent accompagner la vision novatrice d'un nouveau modèle de développement pour le royaume.  Driss Benhima affirme tout d'abord qu'il est urgent de "travailler sur le pouvoir d'achat des classes moyennes, qui se dégrade". 

Celui qui a été également le directeur de l'Office national de l'électricité ajoute qu'"il faut aussi travailler sur la problématique du chômage des jeunes, car cela a mis la classe moyenne dans une précarité qui s'aggrave. La politique fiscale doit prendre ce facteur en compte". Pour Driss Benhima, "les secteurs qu'on "envoie à la bagarre" dans la mondialisation sont ceux qui sont les plus pénalisés par les coûts du travail, en particulier à cause de l'équité fiscale". "L'assiette [fiscale] est trop resserrée, il n'y a que le secteur formel qui est fiscalisé et cette situation est intenable", diagnostique-t-il.  Driss Benhima préconise que "si l'on veut que notre pays soit compétitif sur le plan mondial, il faut s'intéresser de très près à l'élargissement de l'assiette fiscale pour faciliter l'accès au travail, en abaissant son coût".

Dans le même ordre d'idées, pour Driss Benhima, "la fiscalité doit contribuer à favoriser l'attractivité des territoires marginalisés. Dans notre pays, la fracture territoriale s'accroît de plus en plus. Il y a des territoires vulnérables et fragiles qui sont la côte méditerranéene, la frontière de l'Est..." "L'on devrait s'inspirer du modèle de développement des provinces du sud pour l'ensemble des zones qui sont fragiles dans notre pays", rappelle-t-il A la question de savoir à quand remonte son affiliation au parti de l'Istiqlal, Driss Benhima déclare s'être rendu compte qu'il l'est "depuis très longtemps". Il se dit également "très à l'aise sur la conception qu'a l'Istiqlal de la politique et de l'objectif du parti". "J'ai été à Dakhla pour accompagner Nizar Baraka [le secrétaire général du parti de l'Istiqlal, Ndlr] et toute la délégation a été tres bien reçue", indique-t-il, mais de préciser toutefois que "ça ne va pas plus loin".

Par Karim Ben Amar et Youssef El Harrak
Le 02/05/2019 à 14h14