Vidéo. Élections 2021: le PAM, le PPS et l'Istiqlal, dans l’opposition, veulent une commission électorale représentative

De gauche à droite: Nabil Benabdellah (PPS), Nizar Baraka (Istiqlal) et Abdellatif Ouahbi (PAM), en conférence de presse conjointe à Rabat, le 22 juillet 2020. 

De gauche à droite: Nabil Benabdellah (PPS), Nizar Baraka (Istiqlal) et Abdellatif Ouahbi (PAM), en conférence de presse conjointe à Rabat, le 22 juillet 2020.  . Le360

Le 22/07/2020 à 20h10

VidéoLe PAM, le PPS, et l’Istiqlal, actuellement dans l’opposition, ont annoncé ce mercredi 22 juillet la teneur des principales propositions d’un mémorandum conjoint qu'ils doivent présenter au chef du gouvernement. Voici leur conception d’un champ politique consolidé (et démocratique).

L'une des revendications contenues dans ce mémorandum concerne la création d'une commission nationale électorale, plus représentative, dans laquelle "le ministère de l'Intérieur doit jouer son rôle", ont affirmé les leaders du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), de l'Istiqlal et du Parti Authenticité et Modernité (PAM) au cours d'une conférence de presse tenue ce mercredi 22 juillet à Rabat.

"Il n'est pas possible d'exclure le ministère de l'Intérieur de cette commission électorale, que nous voudrions élargir aux magistrats et aux chefs de partis politiques", a affirmé le secrétaire général du PPS, Nabil Benabdellah.

Nabil Benabdellah a en outre révélé, avec l’assentiment manifeste de Nizar Baraka, secrétaire général de l’Istiqlal, et de Abdellatif Ouahbi, secrétaire général du Parti Authenticité et Modernité (PAM) une demande capitale figurant dans ce mémorandum, soit la suppression d’une disposition de la loi électorale, qui interdit jusqu’à présent, lors d’une campagne électorale, l'utilisation des symboles de l'Etat tels que le drapeau du Royaume, et le portrait du Roi.

"Cette disposition injuste invalide certaines élections", a affirmé Nabil Benabdellah, alors que, a-t-il dénoncé, dans d'autres cas, un discours ouvertement religieux et prosélyte reste libre.

"On ne peut pas accepter le discours religieux en politique", a fermement martelé le chef du Parti du Progrès et du Socialisme.

Dans ce même mémorandum, ces trois partis de l’opposition se sont accordés sur le fait que les trois scrutins prévus pour l’année 2021 (les élections municipales, législatives et régionales) puissent être organisés au cours d’une seule et même journée.

Le PPS, le PAM et l’Istiqlal préconisent aussi que le jour défini pour le scrutin soit établi un mercredi et non plus un vendredi, jour consacré à la prière collective d’Addohr par un rite de l’Islam.

Parmi les autres revendications formulées par ces trois partis actuellement dans l’opposition, figurent aussi l'encouragement au retour de la confiance envers la chose publique, mais aussi l'incitation des jeunes à participer aux scrutins avec leur inscription automatique sur le registre électoral, à leurs 18 ans révolus.

Le PAM, le PPS et l’Istiqlal ont également proposé au ministre de l’Intérieur, dans ce document qu'ils lui ont remis, "le maintien du vote libre", et donc le fait de ne pas rendre ce devoir national obligatoire pour l'ensemble des citoyens. 

"Si on adopte le système du vote obligatoire, cela sera catastrophique et mortel", a prévenu Nabil Benabdellah.

Une proposition de réduction d’une durée de dix jours, au lieu des 15 jours actuellement définis pour la tenue des campagnes électorales est aussi contenue dans leur mémorandum.

Toutefois, deux différends de taille opposent jusqu'à présent les positions campées par ces trois partis politiques au sujet des trois scrutins prévus pour 2021.

Il s'agit, d’une part, du seuil de représentativité des partis, le PAM demandant son annulation pure et simple, alors que l'Istiqlal et le PPS insistent sur le maintien d’un seuil de 3% afin d'éviter une "balkanisation" du champ politique dans la représentation des partis au Parlement.

Une seconde divergence a, d’autre part, trait aux listes nationales, celles dévolues à la représentativité des jeunes et des femmes, lesquels sont élus, selon le mode électoral actuel, sur la base de quotas définis par le nombre de sièges obtenus par chaque parti politique.

Le PAM veut que des listes régionales soient définies pour les femmes, ainsi que de nouvelles listes soient définies, qu’il a qualifiées de listes de "compétences", en lieu et place de listes nationales dédiées à un quota pour les jeunes.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Benmini
Le 22/07/2020 à 20h10