«Point d’alternative à la détermination du sort d’Ahmed Khalil». «Point de répit, ni de lassitude, la solution passe par la détermination du sort d’Ahmed Khalil». «Mais où sont les droits de l’Homme?». Tels sont, entre autres, les slogans hurlés à gorge déployée par plusieurs dizaines de séquestrés, rassemblés, ce jeudi 31 janvier, devant la représentation du Haut commissariat aux réfugiés (HCR), à Rabouni, également QG du secrétariat du Polisario, pour revendiquer le retour «mort ou vivant!» d’Ahmed Khalil, ex-conseiller de feu Mohamed Abdelaziz aux droits de l’Homme, disparu en 2009 à Alger, alors qu’il devait se prononcer, à l’occasion d’une conférence, sur le sombre registre des violations perpétrées par les matons de Tindouf, avec la complicité assassine des officiers algériens.
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Les images parvenues à Le360 aujourd’hui même, depuis le camp Rabouni, suffisent à restituer la colère, voire l’indignation, de la population séquestrée contre une chape de plomb répressive qui n’épargne personne, y compris ceux qui ont servi le front séparatiste, le cas échéant Ahmed Khalil, qui a officié en tant que chef de la sécurité des camps, avant d’être nommé conseiller de l’ex-chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz, en charge des droits de l’Homme!
Les manifestants, issus en majorité de la tribu du disparu, en l’occurence «Rguibat Souaad», ont été très sarcastiques envers la direction du polisario, en retournant à son encontre les slogans trompeurs qu’elle n’a eu de cesse de clamer trompeusement, quand elle claironnait, ainsi que ses relais internes grassement rémunérés, à leur tête la flamboyante Aminatou Haidar, qu’ «il n’y avait point d’alternative au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui»!
«Point d’alternative à la détermination du sort d’Ahmed Khalil», rétorquent les manifestants qui ont battu le pavé aujourd’hui devant la représentation du HCR, à Rabouni. Ces manifestants, dont des chioukhs à la peau tannée par tant de supplices et d'humiliations, des femmes, des jeunes et moins jeunes désenchantés, dénotent via ce slogan une lucidité déconcertante par rapport à cette supercherie de «l’autodétermination» qui devrait, d’abord et nécessairement, passer par les camps de Lahmada, où la liberté de parole continue d’être confisquée, à la faveur d’une poignée de despotes qui ont amassé des fortunes sur les ruines de pauvres séquestrés.
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Mais passons, car la coupe est pleine! Voilà maintenant dix ans qu’Ahmed Khalil a disparu à Alger, sans que son sort ne soit élucidé. S’il est certain qu’il a été enlevé par les services de l’ex-patron du DRS (renseignement militaire algérien, dissous en 2016), soit le «général Tewfik», de son vrai nom Mohamed Mediène, limogé une année plus tôt (en 2015), le mystère continue néanmoins de planer sur le sort et les circonstances dans lesquelles il a été kidnappé. C’est pour cela que la famille de la victime, autant que sa tribu «Rguibat Souaad», exige aujourd’hui plus que jamais son retour «mort ou vivant».
Seulement voilà: les services algériens, ainsi que leur pendant séparatiste, continuent d’imposer leur omerta sur cette disparition, privant ainsi les proches de la victime de faire leur deuil, si tant est que cette victime ait été assassinée, ou de connaître le lieu de sa présence, au cas où le disparu serait écroué dans l’une des geôles secrètes d’Alger ou de Tindouf.