Dix ans après sa disparition forcée, le sort de l’ex-chef de la sécurité des camps de Tindouf, Ahmed Khalil, n’a toujours pas été élucidé. Les cris de détresse lancés depuis par l'un de ses fils, Rachid Khalil, n’ont trouvé aucun écho chez le Polisario, pas plus d’ailleurs que les services algériens, accusés d’être les responsables de l'enlèvement. D’où l’entrée en scène de la tribu de la victime, «Rguibat Souaad», qui vient de monter aussi au créneau pour exiger le retour de la victime «morte ou vivante»!
Selon les sources de Le360, «la tribu Rguibat Souaad s’est réunie, le 25 janvier 2019 au camp dit «Laayoune», juste après la prière du vendredi, pour discuter des mesures à prendre face à la réticence du «directoire» du polisario et des autorités algériennes à éclaircir le sort d’Ahmed Khalil".
Lors de cette réunion qui a été organisée par le fils de la victime, Haffadallah Khalil Ahmed, les membres de sa famille, ainsi que les membres de la tribu Rguibat Souaad, ont également exigé des responsables de son enlèvement «des informations sur les circonstances de sa disparition et le lieu de son incarcération, les cas échéant des informations sur les circonstances de son décès, la date ainsi que le lieu de son inhumation».
Comme l’avait rapporté Le360 dans un précédent article, Ahmed Khalil a occupé pendant des dizaines d’années le poste de «responsable de la sécurité des camps» et «des régions militaires du Polisario". En novembre 2004, il a été désigné conseiller chargé du dossier des droits de l’Homme auprès de l’ancien chef du polisario, Mohamed Abdelaziz. Ce qui lui a permis de se faire une idée exacte de l’absolutisme sanguinaire du Polisaro alors dirigé par Mohamed Abdelaziz.
Un absolutisme qu’il a tenté de critiquer publiquement en 2009, lors d’une conférence à Alger. Mais cette tentative a été avortée par les services de l’ex-patron du Département du renseignement et de la sécurité, Mohamed Lamine Medinène, alias le «général Tawfik», limogé en septembre 2015, avant la dissolution en 2016 de ce département, remplacé depuis par la DSS (Département de surveillance et de sécurité).